Le 19 mars dernier, Loeiza Vari Le Roux et Alabama étaient sacrés champions des États-Unis à l’issue d’une finale remportée au forceps contre Illinois (50–48). La Bretonne est revenue dans nos colonnes sur son premier titre.
Elle est sur le toit de l’Amérique ! Loeiza Vari a réalisé un exploit majuscule pour sa première saison de l’autre côté de l’Atlantique. En effet, la Finistérienne vient de permettre à Alabama de remporter un 8e titre universitaire. La joueuse de l’équipe de France d’handibasket, décisive sur la dernière action et ce shoot au buzzer inscrit par sa coéquipière Lindsey Zurbrugg (50–48), a pris le temps de revenir sur les temps forts de cette finale et de son année magique. Ponctuée par un premier trophée qui en appellera sûrement d’autres. Entretien exclusif avec la toute récente championne des États-Unis !
Loeiza, raconte-nous ce week-end de folie…
Il a été riche en émotions. On savait que ça allait être particulier et différent des autres rencontres parce qu’on allait jouer la finale et tout se jouait sur un match et non pas sur la saison. On savait aussi que c’était très important, même si on avait toutes les clés pour battre cette équipe d’Illinois. Tout peut arriver dans le sport et c’est ce qui s’est passé. Ce match s’est joué à la dernière seconde.
Ça a été très très très (elle insiste) stressant. Il y a eu beaucoup de pression sachant qu’on évoluait sur un terrain qu’on ne connaissait pas avec des paniers différents. J’ai eu du mal à m’adapter et c’est notamment sur ce genre de choses que je dois encore progresser. Mais l’essentiel, c’est que ce shoot au buzzer a été incroyable !
Parle-nous de ce scénario complètement fou avec cette victoire à la dernière seconde…
On gagnait de dix points à la mi-temps, donc on jouait plutôt bien comme on voulait, mais au 3e quart temps, on a perdu un peu nos repères. Le public a commencé à nous mettre la pression puis le dernier quart a été serré jusqu’à la toute fin du match. J’ai fait partie de la dernière action, car j’ai bloqué deux joueuses pour que ma coéquipière soit bien placée pour un shoot ouvert. Elle marque ensuite au buzzer. Je pense que je me souviendrai de ce moment toute ma vie. J’ai regardé le temps, il restait 0,07 seconde et même si tout peut arriver, j’étais persuadée qu’on avait gagné. J’ai senti un moment de bonheur incroyable.
« On a tout donné pour mériter cette victoire et être très heureuses de rapporter un 8e titre à Alabama »
Loeiza Vari Le Roux
Comment as-tu vécu ces dernières minutes irrespirables avant la libération ?
C’était compliqué, car avant ce shoot au buzzer, on a des idées qui nous traversent la tête. On pense à tous nos proches, notre famille et nos amis qui nous regardent. Il y a aussi tout le travail fourni, les entrainements, etc. Je me suis dit que je ne pouvais pas échouer en finale à cause d’un panier. C’est pour ça qu’à la fin de match, il y a énormément d’émotions. On a tout donné pour mériter cette victoire et être très heureuses de rapporter un 8e titre à Alabama.
Qu’as-tu envie de retenir de ton premier titre avec cette équipe ?
Je suis super contente de ce succès, j’en suis encore émue en tant que nouvelle ici. J’ai joué pendant 40 minutes sur cette finale, ce qui veut aussi dire que j’ai eu un impact et un vrai rôle à jouer dans ce titre. J’ai réussi à tout donner et faire en sorte d’apporter le maximum à l’équipe. Je pense que je le mérite, car j’ai contribué à cette victoire. Être championne nationale, c’est une sacrée récompense après toute l’année qu’on a passé ensemble. Je suis évidemment comblée de bonheur !
« Je veux aller encore plus haut »
Loeiza Vari Le Roux
À quelles personnes as-tu pensé en premier après cette victoire ?
J’ai pensé à tous mes proches et à mes amis. Quand j’ai su qu’on avait gagné, je me suis jeté sur mes copines et j’ai hurlé. C’était la libération et tous les nerfs ont lâché. J’ai aussi été chercher un drapeau breton pour le mettre sur mes épaules et rappeler aux gens d’où je venais. Je n’oublie pas d’où je suis parti et mon parcours avant ce titre. C’est grâce à toutes les personnes qui me soutiennent. J’ai repensé bien évidemment au club handisport de Brest.
Quel bilan fais-tu de ta saison d’un point de vue personnel ?
Je suis relativement contente. Je pense que j’ai énormément progressé, mais j’ai encore beaucoup de choses à apprendre. C’est ça qui va me donner encore plus envie de continuer à Alabama l’année prochaine. Je me dis que j’ai fait une bonne saison, ce que mes coachs m’ont d’ailleurs dit, mais je veux aller encore plus haut. J’ai beaucoup d’ambition. J’aimerais être la meilleure de ma classification.
Pour soutenir Loeiza-Vari et le handisport, rendez-vous juste ici : https://www.helloasso.com/cmocean/projet-gagnant