Originaire de Vannes, Yann Puget (20 ans) a décidé de démarrer une carrière en force athlétique. Pour sa première grande compétition, il a terminé 3e aux derniers Championnats de France et se prépare désormais pour ceux d’Europe avec en ligne de mire les Mondiaux. Entretien exclusif avec celui qui est également salarié chez Duvi Coaching.
Yann, il y a quelques jours, tu as participé aux Championnats de France de force athlétique. Peux-tu nous raconter les coulisses de cet évènement ?
C’était ma première année en compétition. On était 12 athlètes dans la catégorie des moins de 66 kilos en junior (19 à 23 ans) et j’étais le seul breton. Sur mes performances, j’ai fait 200 kg aux squats, 122,5 kg au développé couché et j’ai battu le record de France de soulevé de terre à 238,5 kg !
Il fallait passer par les minimas France dans un premier temps, c’est-à-dire les Championnats de Bretagne, où j’ai terminé premier en décembre dernier. Et puisque j’ai dépassé les minimas Europe, je me suis qualifié pour les Championnats d’Europe sauf que je ne suis pas encore certain de pouvoir y participer. En fait, l’équipe de France a le droit à seulement deux participants, il y aura donc des stages de qualification pour déterminer les deux meilleurs Français.
Qu’as-tu ressenti quand tu as appris que tu allais remporter une magnifique médaille de bronze ?
C’était totalement mon objectif. Je l’avais même annoncé deux semaines auparavant en vidéo ! La barre à atteindre était quand même très haute pour une 3e place. Il y a réellement eu match et on était tous très proches les uns des autres. On se chevauchait sur nos barres et c’est pour cela que c’était une très belle compétition !
Le record de France a cependant été une surprise, car je ne pensais pas être le dernier à le battre. En plus, du fait que c’était ma toute première compétition, je n’avais rencontré aucun concurrent jusque-là, ni aux départementales ni aux régionales. C’était un moment fort en émotions.
« J’aimerais participer aux Championnats d’Europe »
Yann Puget
D’où te vient cette passion ?
À la base je faisais de la musculation classique, j’ai démarré quand j’étais adolescent. L’idée était de me construire un physique et je suis rentré en formation pour devenir coach sportif. C’est à ce moment-là que j’ai découvert ce sport en profondeur. Au départ c’était difficile parce que ma formation exige la pratique de plusieurs sports. Mais durant ma deuxième année, j’ai eu l’occasion de me consacrer davantage à la force athlétique, car nos emplois du temps étaient plus allégés. Et une fois que j’ai validé mon diplôme, j’ai pu m’y mettre à 100%.
Par rapport à ton entourage, comment ont-ils vécu cette trajectoire ?
Durant mon parcours sportif j’ai enchaîné les sports, mais jamais à un haut niveau hormis en kayak-polo où j’avais terminé 4e aux Championnats de France par équipes lorsque j’avais 15 ans.
Mes parents ont été surpris de mon niveau en force athlétique, ils ne me croyaient pas trop. Ils pensaient que j’étais « dans mes délires » alors que non. Ils trouvent cela formidable que je me donne à fond et savent qu’il y a vraiment quelque chose à exploiter.
Quelles sont tes ambitions pour la suite de ta carrière ?
D’un point de vue d’athlète, j’aimerais d’abord participer aux Championnats d’Europe puis me qualifier pour les Championnats du monde. J’ai également pour objectif de refaire une saison en moins de 66 kilos et terminer champion de France afin de rentrer en équipe de France. À la suite de cela, je pense que je quitterais la catégorie junior pour rejoindre les plus de 74 kilos. Il faut savoir que je suis très grand par rapport à ma catégorie de poids (1,75 mètres). Dans ce sport, en théorie, plus tu es petit pour une grosse prise de masse accumulée plus tu as de potentiel de force.
Au niveau de ma carrière de coach, j’aimerais pouvoir développer un réseau de sportif en force athlétique. Je suis déjà quelques athlètes et c’est donc très positif.
Enfin pour terminer, quel est l’avenir de la force athlétique selon toi ?
La Fédération Internationale de Force athlétique (IPF) aimerait bien être aux Jeux Olympiques comme sa cousine d’haltérophilie. Malheureusement pour le moment la demande est en attente et cela prend du temps. C’est dommage qu’elle ne soit pas encore reconnue. Personnellement, je garde espoir et ce serait un rêve de pouvoir représenter mon pays aux JO. Je pense que c’est un sport qui mérite d’y être.