Yves-Marie Vérove, célèbre entraineur de l’Etendard de Brest, nous a quittés ce lundi. Personnage au tempérament marqué, il avait permis au club finistérien d’évoluer au plus haut niveau national.
Yves-Marie Vérove aura marqué l’histoire du sport breton. Celui qui était surnommé affectueusement « le sorcier de Cerdan » amène avec lui de nombreux souvenirs du Finistère. Les souvenirs joyeux de l’Étendard de Brest. Après une longue lutte courageuse face à la maladie, le natif du Pas-de-Calais s’est tristement éteint à l’âge de 72 ans. Ses exploits héroïques résonneront à jamais dans le cœur des fans de sport. Voici le portrait d’une légende, d’un passionné de la balle orange qui aura tant fait pour son sport et la Bretagne.
Un joueur couronné de succès
Outre un père marin-pêcheur, rien ne prédisposait Yves-Marie Vérove à devenir un jour une icône bretonne. En effet, l’infatigable meneur d’hommes est né à Grand-Fort-Philippe, loin des côtes brestoises. Il a par la suite empilé ses premiers paniers dans le club de sa ville avant de rapidement rejoindre les rangs de l’AS Berck. Basketteur voué à un grand avenir, il a remporté le titre de champion de France à deux reprises (1973 et 1974) sous les couleurs jaunes et bleues. Sa carrière démarrait alors de la meilleure des manières.
Par la suite, de passage au Caen BC, le Ch’ti s’est imposé comme l’un des maîtres à jouer des Normands. Il ne connaîtra cependant pas la même réussite sur la scène nationale malgré de multiples podiums. En 1979, le CSP Limoges se penchait sur le joueur d’1m92. Les dirigeants haut-viennois ont alors décidé de s’attacher les services d’Yves-Marie Vérove. Après une première saison en demi-teinte, l’international français (33 sélections) est parvenu à mener le Cercle Saint-Pierre sur le toit de l’Europe en remportant la Coupe Korac 1982. Alors couronné de succès, le jeune homme de 33 ans au tempérament bien trempé était attiré par une nouvelle expérience, celle d’entraineur.
Un coach qui ne laisse pas indifférent
Chez Yves-Marie Vérove, le poste d’entraineur ne rimait pas avec l’abandon de ses vocations de joueur. En 1984, il faisait alors son retour à Berck en tant qu’entraineur-joueur. Durant de longues saisons, l’équipe du Pas-de-Calais proposait un jeu singulier, à l’image de son meneur. Le Nordiste décida de rejoindre Ajaccio quelques années plus tard, en cumulant à nouveau les deux casquettes. Il parviendra même à faire grimper le club corse d’un niveau régional vers la Nationale 2.
Le légendaire sorcier de Cerdan
Alors âgé de 46 printemps, Yves-Marie Vérove posait l’ancre du côté de Brest et de l’Étendard, fraîchement promu au deuxième échelon national. Il a rapidement dû manœuvrer une équipe dotée de moyens financiers restreints. De ce fait, le néo-breton s’est tourné vers une philosophie particulière et basé sur l’éclosion de joueurs jusque-là méconnus. La Breizh Team faisait quant à elle lever les supporters présents dans les travées de la salle Marcel Cerdan grâce à un jeu spectaculaire, rapide et porté vers l’attaque.
Le club luttait néanmoins chaque saison pour le maintien en Pro B. C’est en 2001 que l’entraineur connaît ses premières réussites sur le banc brestois. Suite à un parcours remarquable et des victoires contre Paris et Nancy (deux clubs de Pro A), les Finistériens se sont hissés jusqu’en demi-finale de la Coupe de France. La marche était néanmoins trop haute pour les blanc et bleu défaits face à l’ASVEL.
Yves-Marie Vérove restera dans l’histoire du basket breton
Mais si le sorcier est une légende aujourd’hui, c’est avant tout grâce à la saison 2004–2005. Toujours limité financièrement, l’Étendard a réalisé des prestations exceptionnelles en Championnat. Aidé par ses deux fils (Franck et Jimmy), Yves-Marie Vérove a mené son effectif vers le titre. Une récompense méritée au vu des prestations réalisées. La Breizh Team a enchaîné pas moins de dix-sept succès consécutifs, remportant ainsi l’ensemble des rencontres aller de Pro B, tout en finissant l’exercice invaincu à domicile.
Malheureusement, l’année suivante ne s’est pas déroulée comme prévu. Difficilement armé pour rivaliser dans l’élite, Brest terminait à l’avant-dernière place du Championnat avec seulement sept victoires. Après onze années au club et des centaines de matchs, Yves-Marie Vérove avait finalement choisi de se retirer. Attaché à sa nouvelle terre d’accueil, le Ch’ti à la personnalité clivante résidait toujours à Brest. Un homme, qui est arrivé en tant qu’entraîneur confirmé et qui est rapidement devenu héros brestois. Et ce lundi, c’est une légende bretonne qui s’est éteinte. Son absence laissera forcément un vide.
Image à la Une : ©El Funcionario