Christelle Ratajczak revient tout juste de la Réunion après sa participation à la Mascareignes. La Finistérienne, licenciée au Breizh sport aventure, a accepté de revenir sur sa course pour Ti Sport. Témoignage.
Quelle perf’ ! Christelle a participé la semaine dernière à la Mascareignes, course de 74km avec plus de 3900m de dénivelé sur l’ile de la Réunion. Et après un petit peu plus de 20h d’effort, la Bretonne a franchi la ligne d’arrivée. Non sans connaître quelques péripéties.
L’athlète pouvait en tout cas avoir le sourire ainsi que le sentiment d’avoir fait quelque chose de grand. Elle a tout simplement réussi à dompter la Mascareignes, une épreuve qui emprunte notamment certains chemins de la Diagonale des Fous. Le départ était donné le 22 octobre dernier à 1h du matin et plus de 1 700 personnes étaient présentes, dont environ 250 femmes. Christelle nous raconte sa course et son aventure. Témoignage exclusif.
« J’avais la hantise d’être éliminée dès la première barrière »
« Pendant cette épreuve, on voit aussi des paysages inoubliables. On a vu le lever du soleil et une vision de Mafate exceptionnelle. On retrouvait ensuite le parcours de la diagonale et nous avions tous les trois le même objectif : franchir la ligne d’arrivée (Christelle a participé à la Mascareignes tandis que ses deux amis Joël et Gilbert faisaient la Diagonale des Fous. Vous pourrez retrouvez un papier à leur sujet dans les prochains jours sur notre site). C’était un petit pari, mais j’aime aller au bout des choses.
J’avais très peur au démarrage, car on a des barrières horaires à respecter et elles étaient très courtes. On nous avait donc conseillé de partir vite pour ne pas être hors délai. Ça m’a mis un petit peu la pression et j’avais la hantise d’être éliminée dès la première barrière. J’ai été un peu trop vite.
J’ai quand même réussi à repartir, mais c’était très dur dans les montées avec en plus une forte chaleur. Je croisais souvent Myriam (Le Gall, une coéquipière de son club) vu qu’on se doublait de temps en temps sur le parcours. On avait d’ailleurs décidé dès le début de faire chacune notre course et de ne pas rester ensemble.
« Quand on voit les lumières de la Redoute (…) on accèlere !»
Tout au long de ma course, j’ai avancé point par point. À chaque ravitaillement, c’était une étape de plus de franchie. Et une fois qu’on a basculé sur la deuxième partie de course, on est mieux moralement. Ensuite c’est forcément toujours dur, on marche dans des chemins compliqués, on escalade avec des cordes ou des échelles. Je pense d’ailleurs que c’est impossible de faire cette course pour quelqu’un qui a le vertige. C’est de la folie, mais le mental prend le dessus.
Surtout que 14km avant l’arrivée, je fais un malaise vagal au ravito. Je pense que je manquais de sel, car on mange beaucoup de sucré, mais pas assez de salé. J’avais envie de repartir donc je suis repartie. J’ai en plus eu la chance de tomber sur quelqu’un qui m’a accompagné pour m’aider. J’ai fait mon petit bout de chemin et j’ai retrouvé des ailes dans la dernière descente. Quand on voit les lumières du stade de la Redoute (lieu d’arrivée de l’épreuve), on se dit ça y est, on va arriver. Et là, on accélère !
« C’est un voyage avec soi-même »
Au passage de la ligne, c’est une immense fierté. J’ai déjà fait le Grand Trail des Templiers, le Grand Raid des Pyrénées, mais pour moi, la Mascareignes, c’était LA course. Je ne ferais pas les 160km de la Diagonale des Fous alors cette course c’était top. C’est un voyage avec soi-même. On peut aller vraiment loin et se surpasser avec un mental. Quand on voit en plus l’engouement de nos familles, nos amis, nos collègues de travail qui nous félicitent, on est sur un petit nuage. C’était exceptionnel !»
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