Licencié au Cesson Athlétique Club Cessonnais, Martin Lambard est un féru de sport. Après plus de dix ans à jouer au football, il décide en 2016 de se mettre à l’athlétisme. Retour sur un parcours étonnant de la part d’un jeune homme plein de convictions.
« Tu joues au foot, mais tu ne joues pas à l’athlétisme ». Il est un peu plus de 21h ce soir de juin et Martin Lambard décroche son téléphone pour se confier pendant un peu plus d’une demi-heure à notre média. Avec sa voix détendue et ses nombreuses métaphores, le coureur de 400m se confie sans limites. Passé de gardien de but au football à spécialiste du tour de piste, le Cessonnais de 23 ans a vu sa vie d’athlète changer radicalement. Retour avec le principal intéressé sur sa nouvelle vie, bien loin du carré vert.
Un passé de footballeur… puis le déclic
Comme beaucoup de jeunes, Martin décide dès son enfance de se mettre au football. Après avoir été gardien de but à l’OC Cesson Football pendant plus de dix ans, il prend la décision un jour de tenter l’expérience de l’athlétisme grâce à Alain Drogué, coach de la section sportive option athlétisme du Lycée Sévigné à Cesson : « Il me disait en rigolant de me mettre à la course à pied et j’ai vu que j’étais bon là-dedans. J’ai fait un entrainement qui m’a bien plu, car ça me donnait une nouvelle dynamique, puis je n’ai plus jamais arrêté ». Adieu les pelouses de Bretagne et place désormais à la piste. Là où Martin se sent le plus heureux : « Je me suis rapidement mis à m’entraîner trois fois par semaine quand j’étais en terminale avant de continuer au club de Cesson avec Dominique Duvigneau. J’ai très rapidement progressé et je me suis rendu compte que ce sport était fait pour moi ».
L’occasion aussi pour le spécialiste du 400m de tacler son ancienne vie de footballeur : « L’état d’esprit et le mode de vie sont très différents entre le foot et l’athlé. En athlétisme, quand tu vas à l’entraînement, tu n’y vas pas pour te marrer. C’est un sport qui est très dur, que ça soit mentalement ou physiquement. Alors que le football, on se défoule avec des copains. » Le Breton de 23 ans précise sa pensée : « Quand j’étais gardien, je n’avais pas cette notion de chrono et de performance. J’étais titulaire et je savais que dans tous les cas j’allais jouer. Depuis que je cours, je veux toujours aller plus vite. Mon but est de chaque fois faire tomber mon record. Le chronomètre, lui, ne ment jamais. » Les paroles de Martin sont précises et claires : il a envie de toujours repousser ses limites.
L’expérience américaine
À deux reprises, Martin a participé au projet ARUNY. Un rassemblement entre différents athlètes universitaires du monde entier qui se retrouvent à New York le temps d’une course. Martin raconte : « Il faut être à l’université et avoir un bon niveau sportif en athlétisme. Chaque année, 5 personnes par ville partent aux États-Unis pour vivre ce grand moment de sport ». Mais lui ne fait rien comme les autres. Déjà présent en 2019, il en a un souvenir douloureux puisqu’il s’était blessé aux ischios jambiers dès le départ de son 400m. Un vrai coup dur pour celui qui avait traversé l’Atlantique pour une seule chose : tenter de faire la course de sa vie.
Mais Martin, qui n’est pas du genre à lâcher, a continué bien sûr de s’entraîner à son retour en France. Et en 2020, il est reparti goûter aux joies d’une compétition avec un plateau très relevé : « La deuxième année, ça s’est bien mieux passé. Je n’ai pas non plus fait une course exceptionnelle, mais j’ai réussi à faire un temps qui était à l’image de mon niveau du moment. Je connaissais déjà un petit New York donc j’ai moins profité de la ville et je me suis beaucoup plus concentré sur ma course ». Une dernière phrase pleine de sens pour celui qui considère que « pour être bon dans ce sport, il faut avoir une hygiène de vie irréprochable. »
Une reprise tambour battant
Après une année marquée par l’absence de compétitions pour les athlètes amateurs, le coureur breton a pu reprendre le chemin de la compétition il y a trois semaines. « Enfin ! » Présent à Saint-Denis (51«47) puis à Montfort-sur-Meu (51«25), il vient de signer deux de ses trois meilleurs chronos sur le 400m, sa distance favorite. Des signes très encourageants donc pour celui qui chaque année « s’entraîne six mois dans l’ombre avant de s’aligner sur 4/5 meeting l’été ». Mais Martin ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Il souhaite, dès sa prochaine compétition, faire tomber son record de 51«15 réalisé en 2019. Une motivation intacte pour un sacré champion ! (qui vient par ailleurs de terminer deuxième des Championnats de Bretagne sur 400m dans la catégorie des séniors)
Et alors que notre entretien touchait à sa fin, Martin a tout de même souhaité prendre le temps d’évoquer sa distance favorite, le tour de piste : « C’est considéré comme l’une des épreuves les plus dures en athlé juste derrière le 800m. Il faut un mixte de vitesse et d’endurance. On part souvent très fort puis ensuite, à la fin du 400, ça picote dans les jambes. Cette notion de dépassement de soi est essentielle. » Avant de regretter une chose vraie pour de trop nombreuses disciplines : « L’athlétisme, c’est un sport qui ne paye pas en France. Il est très précaire. Quand on veut être athlète de haut niveau, il est vraiment important d’avoir un double projet. » Ça tombe bien, Martin ne souhaite pas être un coureur professionnel. Il aime beaucoup trop sa vie, celle d’un homme qui se plait « dans un sport collectif qui se pratique en individuel ». Une dernière référence à tous ses partenaires d’entraînement. Ceux qui lui permettent de se dépasser. Et de rêver d’un nouveau record…
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