Aux États-Unis depuis la rentrée, Shana Grebo est à Eugène pour continuer de progresser dans l’optique d’être présente aux Jeux Olympiques de Paris 2024. La spécialiste du 400m est revenue dans nos colonnes sur son aventure américaine. Premier volet de l’interview qu’elle nous a accordée.

Shana, comment se passe ta vie américaine ?

Ça se passe plutôt bien, je ne vois pas trop le temps passer. Depuis que je suis revenu en janvier après un rapide retour en France, ça passe super vite. Franchement je suis très contente de mon adaptation même si ça a pris un peu de temps. Je me suis bien adaptée dans cette nouvelle vie avec une nouvelle méthode d’entrainement, un nouveau cursus, dans un pays avec une langue, une mentalité et une culture différente. Ça faisait beaucoup de choses qui changeaient pour moi, mais j’ai été bien accueillie ici avec un bon groupe, un bon coach et je pense vraiment que je suis au bon endroit pour progresser. 

Quelles sont les principales différences avec ton ancienne routine au Haute Bretagne Athlétisme ?

Je dirais que c’est toute l’organisation et la structure de la semaine qui est différente. En France, on s’entraine souvent le soir après une journée d’école alors qu’ici, je m’entraine deux fois par semaine à 7h20 donc très tôt puis l’après-midi j’ai des séances vers 15h. On a plus de temps pour travailler nos cours et faire des séances de récupération. La gestion de la fatigue est aussi différence. C’est beaucoup plus compliqué d’avoir ce rythme en France hormis si vous êtes professionnel. 

J’ai notamment été surprise de réduire mon nombre d’entrainements, d’avoir plus de repos et de faire des séances plus courtes, mais je pense qu’on va vraiment chercher la qualité et non pas la quantité. Au niveau du contenu, le plus gros point qui a changé pour moi, c’est de ne plus faire d’aérobie, mais plutôt du long (300, 400m). C’est tout nouveau pour moi comme le fait de faire moins de musculation. On fait à la place beaucoup plus de spécifique avec des techniques de haies, de sprint, et je pense que c’est ce qui m’a permis de progresser autant. Ça fait partie de la préparation aux États-Unis.

« J’ai aussi décidé de continuer là-bas l’année prochaine, car depuis que je suis ici, je vois tous les bons côtés »

Shana Grebo

Comment se passe ta relation avec ton entraineur Curtis Taylor ?

Il a l’avantage d’être spécialiste du sprint et de la haie. J’ai bossé à fond cet hiver le court et la haie, et là on rajoute un peu de longueurs sur les distances. Ça se passe super bien avec lui. Il est très patient et attentif, car quand tu arrives d’un autre pays et qu’il y a des méthodes différentes, parfois c’est dur. Je trouvais d’ailleurs que c’était bizarre et je m’inquiétais pour ma progression, mais lui ne m’a pas bousculé. Il m’a dit que c’était un nouveau processus pour avoir plus confiance. Et c’est le cas, je suis vraiment heureuse de notre relation.

Tu prépares aussi un bachelor en administration des affaires. Comment tu enchaines entre sport et études ?

L’emploi du temps est vraiment fait pour que tu sois serein en arrivant à l’entrainement. Il y a du temps entre les cours et les entrainements. J’avais que des cours en ligne ce semestre avec des dates limites pour rendre les travaux. Les Américains sont très avenants et m’ont aussi mis à l’aise au niveau de la langue. Ça m’a enlevé de la pression, même si au début j’avais certains moments où j’avais du mal à faire des blagues en anglais. Maintenant ça va mieux. 

La Bretagne ne te manque pas trop ?

Si des fois, ce qui me manque le plus, c’est la nourriture. J’ai aussi mes proches et ma famille qui sont loin, même si quand je suis rentrée à Noël, j’étais contente, mais j’avais aussi hâte de retourner aux États-Unis. Je n’ai jamais eu de gros coup de mou donc c’est bon signe. J’ai aussi décidé de continuer là-bas l’année prochaine, car depuis que je suis ici, je vois tous les bons côtés. Mon objectif est de faire des compétitions internationales séniors et c’est peut-être l’endroit où tout est plus simple. Je sais en plus que je pourrais encore progresser l’année prochaine.

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