Depuis plusieurs années, Thom Gicquel s’est fait un nom, un vrai, dans le paysage du badminton. Âgé de seulement 23 ans, le badiste veut écrire l’histoire du sport français.
Notamment champion d’Europe junior en double mixte et hommes en 2017, médaillé de bronze aux Championnats d’Europe par équipes et médaillé d’or au côté de Bastian Kersaudy aux Jeux méditerranéens en 2018, puis médaillé de bronze en double mixte avec Delphine Delrue aux Jeux Européens de 2019 : Thom Gicquel a déjà un palmarès bien rempli. Mais ce dernier ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Comme il nous l’a confié lors de notre récent entretien. Extraits.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de te mettre au badminton ?
Mes parents pratiquaient le badminton en amateur et ce sont eux qui m’ont transmis cette passion. Avec mon grand frère et ma grande sœur, nous avons découvert ce sport lors de l’une des soirées de badminton de mes parents et en fait ça nous a directement plu. Derrière, j’ai très vite progressé, car je m’entrainais avec des gens plus âgés que moi.
Lorsque j’affrontais des jeunes de mon âge, je gagnais souvent, et forcément quand tu gagnes, tu veux continuer. Quand j’avais 10/11 ans, je suis entré dans le collectif départemental, puis vers mes 13/14 ans j’ai rejoint le pôle espoir de Dinard. Arrivé au lycée je suis parti près de Bordeaux au pôle France et je suis rentré en équipe de France U17. Et lors de mon année de terminale, j’ai pris la direction de l’INSEP et j’y suis depuis 7 ans maintenant.
Tu participes aux compétitions de double mixte au côté de Delphine Delrue, quelle est ta relation avec elle ?
On est rentré en même temps à l’INSEP et on était un peu considéré comme les deux phénomènes du badminton. Ils nous ont fait jouer ensemble et en fait ça a tout de suite collé dans l’état d’esprit et dans le jeu. On a fait très rapidement des résultats et on a atteint le top 60 mondial. Au bout de deux ans, on était champions de France, et aujourd’hui on est classé dans le top 10 mondial (et même première paire d’Europe).
Pourquoi as-tu privilégié le double mixte plutôt que le double hommes ?
Au début j’avais un partenaire en double hommes qui était Ronan Labar, mais je me suis vite rendu compte que j’étais plus performant en double mixte. Et puis Ronan a 33 ans et il arrive vers la fin de sa carrière. J’avais envie de me consacrer au mixte pour continuer de battre des records. En plus de cela, je ne pense pas pouvoir trouver mieux que Delphine.
« Je pense qu’à l’avenir il y aura une plus grande médiatisation du badminton »
Thom Gicquel
Que penses-tu de la médiatisation du badminton ?
Le niveau de notre sport évolue, mais si on avait des champions olympiques on en parlerait évidemment davantage. La culture du badminton n’est pas très ancrée en France donc ça n’aide pas non plus. À titre de comparaison, les Asiatiques y jouent depuis 30–40 ans et ce sont les pays les plus peuplés du monde, donc c’est logique que le badminton soit plus médiatisé là-bas que chez nous.
Pour autant, je pense qu’à l’avenir il y aura une plus grande médiatisation, car on commence à avoir des résultats dans toutes les catégories, notamment chez les juniors. Après je suis certain que les Jeux Olympiques de Paris 2024 permettront au badminton de donner l’envie aux jeunes de le pratiquer.
Justement, la qualification aux Jeux Olympiques est-elle ta priorité ?
Pas tout à fait. J’aimerais surtout pouvoir monter encore plus au classement mondial, atteindre le top 5 ce serait incroyable. Pour le moment je ne suis pas encore qualifié aux prochains JO, car je dois terminer dans le top 20 de mars 2023 à mars 2024 en double mixte. Maintenant si j’y vais ce ne sera pas pour faire de la figuration, mais pour aller chercher une médaille.