Du haut de ses 21 ans, elle est l’avenir du badminton français. Romane Cloteaux-Foucault est revenue pour Ti Sport sur son parcours, ses choix de carrière et ses ambitions. Plongez, avec nous, dans les coulisses du parcours de la Bretonne.

Romane, raconte-nous pourquoi tu as choisi le badminton ?

Mon père en faisait déjà et j’ai été détectée assez tôt par un collectif de l’Ille-et-Vilaine. J’avais beaucoup d’entraînements par semaine alors que j’évoluais aussi au haut niveau en gymnastique, mais j’ai préféré me consacrer au badminton. Le fait de compter les points et de jouer face à un adversaire m’a beaucoup plu dans ce sport. 

Tu as dû faire des sacrifices dès ton plus jeune âge pour lancer ta carrière. Peux-tu revenir dessus ?

Lorsque j’étais en 4e, je suis rentrée au Pôle Espoir de Dinard. C’était l’un de mes objectifs, car cela me permettait de m’entraîner de manière biquotidienne tout en ayant la possibilité d’être sélectionnée en équipe de France. Ensuite en seconde, j’ai intégré le Pôle France à Bordeaux qui était donc l’étape supérieure. J’ai toujours été déterminée pour évoluer au plus haut niveau donc ça ne me faisait pas peur de partir loin de chez moi. Après cette aventure ne s’est pas très bien passée et je suis rapidement rentrée à Rennes. Les relations que j’avais avec les entraîneurs n’étaient pas bonnes et les entraînements ne me convenaient pas du tout. 

« Je suis déterminée, offensive et combative »

Romane Cloteaux-Foucault

Tu es aussi partie à Jakarta. Quelle expérience en retires-tu ?

J’avais monté une campagne de crowdfunding quand j’ai quitté Bordeaux. L’objectif était de partir entre mi-juin et fin juillet en Indonésie pour couper de cette année qui s’était mal déroulée. Les entraînements en Asie sont reconnus dans le monde entier comme étant les meilleurs et c’était franchement une superbe expérience. J’y retournerai clairement dès que je le pourrais.

Au niveau de ton jeu, préfères-tu évoluer en simple ou en double ?

Ma spécialité c’est le simple. Après je peux aussi jouer en double dames et en mixte, mais je m’entraîne exclusivement seule. Je suis capable d’évoluer en binôme sans avoir besoin de travailler pour. Je n’ai jamais eu de problème, car j’ai les repères nécessaires pour évoluer à deux. 

Comment tu te qualifierais sur un terrain ?

En trois mots je dirais : déterminée, offensive et combative. 

« J’ai décidé de rejoindre le Volant Airois qui évolue dans le Top 12 »

Est-ce difficile d’accorder ta vie de sportive de haut niveau et tes études ?

L’année dernière j’ai obtenu un DUT GEA à Rennes et je viens juste d’intégrer une école en ligne. Je pense que les études sont importantes et qu’il faut réussir à les concilier avec le sport, car on n’est jamais à l’abri d’une blessure. Et puis on ne va pas se mentir, au badminton on est encore loin d’être millionnaire. Je pense que ma nouvelle école va m’aider dans ce sens puisque je pourrais organiser les cours à ma manière. 

Tu as aussi changé de club. Qu’est-ce qui t’a poussé à rejoindre Le Volant Airois (club basé à Aire-sur-la-Lys) ?

Le FIB de Saint-Grégoire a été mon club formateur. Il m’a beaucoup apporté et m’a permis d’atteindre le haut niveau, mais il évolue malheureusement en National 2 qui est la troisième division en France. Je voulais vraiment faire monter le club en National 1 sauf que c’était compliqué et je n’y suis pas parvenue. J’ai donc décidé de rejoindre le Volant Airois qui évolue dans le Top 12 qui est un niveau de jeu beaucoup plus intéressant. 

L’aspect financier est aussi entré en compte. Depuis que je suis sortie du Pôle France, je ne reçois plus aucune aide de la Fédération. Le problème c’est que je pars une à deux semaines par mois en tournoi à l’étranger et en moyenne les coûts s’élèvent à 500€. Donc si je le fais chaque mois pendant dix mois, le calcul est vite fait. 

« Je ne retiens que du positif de ces Jeux méditerranéens »

Que penses-tu de ta dernière saison ?

Je suis très contente de ce que j’ai pu montrer. Avec mes études je ne pouvais pas faire de tournois internationaux ce qui m’a poussé à me focaliser sur les compétitions françaises. Il y avait malgré tout un très bon niveau sur le circuit Élite où j’ai terminé 3e en remportant une étape. Je me suis aussi maintenue pendant cinq mois en tant que meilleure joueuse française. La confiance était au beau fixe. 

Tu as aussi participé aux Jeux méditerranéens. Quel regard portes-tu sur cette compétition ?

C’était une expérience de dingue qui n’était pas forcément prévue au début. Il faut savoir que depuis que je suis sortie de la Fédération, ça faisait bien longtemps que je n’avais pas été sélectionnée en équipe de France. C’était donc ma première compétition Senior avec mon pays. On était que deux Françaises et deux Français à représenter la délégation sur cette compétition. Après j’ai perdu au premier tour, mais les conditions étaient difficiles en Algérie. Je ne retiens que du positif de ces Jeux méditerranéens.

« Je pense que cette saison sera un cap important dans ma carrière »

Où en es-tu actuellement ?

Je me suis préparé tout l’été puis j’ai rapidement repris les compétitions. J’ai fait trois tournois internationaux en enchaînant Pessac, la Lettonie et Ibiza. Un retour assez compliqué puisque j’étais habitué aux compétitions françaises. Ça reste malgré tout un bon début puisque je n’ai pas eu beaucoup de chance au tirage en jouant directement face à des favorites. 

Quels sont tes objectifs pour cette nouvelle année ?

Aujourd’hui je dois être à peu près 340e joueuse mondiale. Ça serait bien que je rentre dans le top 200 d’ici la fin de l’année. Pour cela il faut que je fasse beaucoup de compétitions et que je réalise de belles performances. Je vais aussi continuer de travailler avec mon préparateur physique sur ma vivacité et mon explosivité. Je pense que cette saison sera un cap important dans ma carrière. 

Que pouvons-nous te souhaiter pour la suite ?

Je rêverais d’aller aux Jeux olympiques 2028 à Los Angeles. Pour 2024, ce sera beaucoup trop juste au niveau du classement international. Je dois donc multiplier les victoires pour continuer ma progression. 

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