Faustine Noël a raflé trois médailles (une en argent et deux en bronze) la semaine dernière lors des Championnats du monde de para-badminton. L’athlète Rennaise est revenue sur cette magnifique performance au micro de Ti Sport.
Faustine, quel est ton premier sentiment après avoir remporté trois médailles lors des Championnats du monde ?
Je suis très heureuse même si sur le coup ce n’était pas forcément le cas. J’avais pour objectif de décrocher plusieurs médailles, mais je souhaitais aussi aller chercher un titre mondial. Ça reste malgré tout une très belle performance, d’autant plus que nous ne sommes pas nombreuses à concourir sur trois tableaux. Donc je suis quand même super contente du résultat.
C’est une grosse déception pour toi de ne pas avoir remporté de titre ?
Forcément un petit peu, surtout en sortie de match. J’accède tout de même à trois demi-finales ce qui n’est pas rien. Mais réussir à gagner qu’une seule demi, ce n’est pas un très bon ratio. Il y a donc un petit peu de frustration. Après, trois tableaux différents c’est aussi quelque chose de difficile physiquement et mentalement. Il faut réussir à se remobiliser pour aller chercher tous les matchs. Et avec la fatigue, il y a certains moments où l’on peut manquer de lucidité.
« La semaine a été très intense et je n’ai pas bénéficié de beaucoup de repos »
Faustine Noël
Explique-nous pourquoi tu as décidé de jouer sur trois tableaux différents ?
Le double mixte et le simple sont deux disciplines qui seront présentes à Paris en 2024. C’était donc logique pour moi de participer dans ces deux catégories.
Par contre, le double dames ne sera pas au programme lors des prochains Jeux paralympiques, mais avec ma partenaire (Lenaïg Morin, ndlr), on avait fini aux portes de la médaille en 2020 à Tokyo. On n’avait pas non plus participé à de grandes compétitions avant les Jeux et nous avions à cœur de décrocher ensemble une médaille. Obtenir ce week-end une médaille d’argent était donc une belle revanche.
Tu as dû accumuler une certaine fatigue en fin de semaine ?
Forcément, mais je m’y attendais aussi. Je m’y étais préparé même si je savais que ça allait être dur. La semaine a été très intense et je n’ai pas bénéficié de beaucoup de repos.
« Échouer en demi-finale en double mixte était une grosse déception, car je pensais pouvoir aller chercher un titre dans cette catégorie »
Faustine Noël
Peux-tu nous dire quelques mots sur ton parcours en double mixte aux côtés de Lucas Mazur ?
On n’a pas eu un tirage facile en poule. D’un point de vue positif, nous sommes rapidement rentrés dans la compétition avec un match très intense. On a d’ailleurs perdu un match en poule et on a dû passer par un huitième de finale qui n’était pas dans notre programme au départ.
Ensuite, on a réussi à faire une belle performance en quart de finale contre la paire championne paralympique en titre. Après, effectivement il y a une petite déception en demi-finale. Le match était tôt le matin et on n’a pas forcément été assez attentifs alors que nos adversaires ont sorti un très bon match ce jour-là. C’était une déception, car je pensais pouvoir aller chercher un titre dans cette catégorie.
Tu as décroché le Bronze en simple, est-ce que tu t’attendais à mieux ?
Je n’ai pas hérité non plus d’un tirage facile. Je suis tombée sur une fille que je n’avais jamais battue et je ne suis pas parvenu à la vaincre. Mais j’ai ensuite eu un bon tirage en sortie de poule qui m’a permis d’accéder assez aisément au podium. En demi-finale, j’ai affronté une Norvégienne et je me suis inclinée. J’ai réussi à faire un bon deuxième set avec un niveau de jeu encourageant. Je n’étais pas forcément frustrée après ma défaite parce que j’ai tout donné. Ça m’a permis d’acquérir de l’expérience supplémentaire au haut niveau.
« Lorsque l’on participe à un tel événement avec de la pression, on se met dans des états de tension particuliers »
Faustine Noël
Que penses-tu de ton parcours en double dames ?
Avec Lénaïg, nous avons presque réalisé un parcours sans faute. On a battu la première paire mondiale en demi-finale. En finale, nous avons livré une bonne prestation face aux championnes paralympiques en titre avant de chuter. J’étais quand même super heureuse de décrocher cette médaille d’argent en double dames, c’était une sorte de soulagement.
Ton bilan est quand même très encourageant à deux ans des Jeux paralympiques…
Oui c’est dur. De toute façon, lorsque l’on participe à un tel événement avec de la pression, on se met dans des états de tension particuliers. On ne veut rien lâcher que ce soit en début ou en fin de match. C’est une expérience importante pour les Jeux paralympiques.
Quelles sont tes prochaines ambitions ?
Je vais commencer la course pour les qualifications aux Jeux paralympiques à partir de février prochain. Ça me laisse un peu de temps pour m’entraîner à fond et acquérir de nouvelles compétences.