Née à Rennes et formée au REC, Lucille Gicquel est désormais exilée en Italie, haut lieu du volley international. Pour Ti Sport, la joueuse française est revenue sur sa carrière, le niveau de jeu en Italie et sur les ambitions de l’équipe de France. 

Parfois, certaines familles ont des prédispositions de champions. Un père recordman français du saut en hauteur en salle et une fille bourrée de talent, internationale française en volley. À tout juste 13 ans, un an seulement après ses débuts au REC, Lucille Gicquel intègre le pôle France cadette puis junior. Un chemin tout tracé vers le monde professionnel et les sommets du volley. Dix ans plus tard, la Bretonne fait les beaux jours de Cuneo en Italie, où elle a retrouvé du temps de jeu pour exprimer pleinement son talent. Entretien. 

Lucille, tu gardes un œil sur les performances du REC ? 

Je regarde un petit peu puisqu’ils ont le projet de monter en pro, mais vraiment de loin. Par contre quand je vois qu’ils gagnent, qu’ils ont la possibilité de monter, je suis super heureuse pour eux. Le REC reste mon premier club et un club de cœur. J’ai encore des contacts avec mon ancien coach et d’anciennes joueuses donc ça reste un club que j’apprécie et un très bon souvenir. 

Qu’est-ce que t’ont apporté tes saisons en France ?

J’ai signé à 17 ans à Cannes et les débuts ont été compliqués. Je sortais de structure où on est tout le temps ensemble et j’arrive à Cannes dans un appartement dans lequel je suis seule, je dois faire la cuisine, etc. Mais j’ai beaucoup appris là-bas, ça a été une très belle expérience. Après trois ans de centre de formation en tant que remplaçante j’avais envie de jouer donc j’ai pris la direction de Nantes pour avoir du temps de jeu. J’ai fait deux belles saisons, mais je trouvais que j’avais fait le tour. 

C’était une vraie volonté de partir à l’étranger ? 

Oui ça c’est sur. J’avais envie de voir quelque chose de nouveau dans un championnat un peu plus relevé. J’avais des pistes en Pologne et en Allemagne, mais quand j’ai eu la possibilité d’aller à Conegliano je ne pouvais pas passer à côté d’une telle opportunité. C’était un peu un rêve pour moi. En Italie, le volley est beaucoup plus structuré et professionnel dans la formation. En termes de niveau de jeu, c’est plus relevé. Le championnat est aussi très homogène, tout le monde peut battre tout le monde. Chaque équipe est un danger alors qu’en France il y a seulement quelques équipes vraiment supérieures. 

Tu a signé à Cuneo après avoir vécu une saison où tu as tout gagné avec Conegliano, tu n’as pas de regret ? 

On a tout gagné oui, mis je ne jouais pas ou peu. J’avais signé pour une saison plus une en option, mais en décembre je me suis rendu compte que le temps de jeu me manquait et je voulais retrouver des sensations de matchs. Je n’ai aucun regret, j’ai vécu des trucs super là-bas. Actuellement à Cuneo c’est différent, un autre challenge dans une équipe de milieu de tableau, mais je me sens mieux. Je joue et j’ai retrouvé ce qui me manquait auparavant. On est qualifié pour jouer le Top 8. On sait que ça va être compliqué, mais c’était l’objectif de début de saison donc on est plutôt satisfait. 

J’ai envie de rester ici, je veux confirmer ma saison donc je compte m’installer pour vraiment être plus régulière et me stabiliser. On verra pour la suite. Je prends les choses comme elles viennent, mais le championnat rêvé c’est l’Italie, c’est le meilleur. Si à l’avenir j’arrive à jouer dans une équipe top 3/4, ça peut être top. J’aimerais bien aussi pourquoi pas aller jouer en Turquie.

Quelles sont tes prochaines échéances avec l’équipe de France ? 

Cet été, on a la Golden League et l’objectif de se qualifier pour le final 4 de la Challenger Cup. On veut aussi intégrer la VNL (ndlr. la Ligue des Nations regroupe 16 sélections mondiales) dans les prochaines années. Ça va être difficile puisqu’il y a beaucoup de bonnes équipes et les places sont très convoitées. On est déjà qualifié pour les Championnats d’Europe 2023 donc ça c’est top. Après on va continuer à travailler, créer un groupe et faire le plus de choses ensemble. Évidemment, le projet à long terme c’est les JO 2024. 

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