La joueuse bretonne de volley sort d’une saison en Italie couronnée de succès avec son club de Conegliano. Pour Ti Sport, elle revient sur cette année particulière et nous parle de l’Euro 2021. Entretien exclusif avec l’une des cadres de l’équipe de France, qui a signé au début de l’été à Cuneo (Italie).

Sa saison à Conegliano

Que retiens-tu de cette année ?

C’est une saison magnifique où on a réalisé le quadruplé. Ça a été très riche en émotion, déjà par le fait que l’on est tout gagné, ce qui reste assez exceptionnel. Conegliano est le meilleur club du monde et je pense que je n’aurai pas pu vivre des moments comme cela ailleurs que dans cette équipe. On a vraiment vécu des choses extraordinaires tout au long de l’année.

Comment as-tu vécu ton rôle de doublure de Paola Egonu ?

C’est très frustrant. Je suis une fille qui veut jouer. Mais c’est un rôle que je connaissais avant de venir au sein du club et j’avais signé pour ça. Je débarquais dans un grand club, avec Paola Egonu, à laquelle il est bien sûr impossible de se comparer. J’ai connu des moments un peu difficiles puisque le temps de jeu m’a tout de même manqué cette année. En tout, j’ai dû jouer une dizaine de matchs où je pense avoir apporté à mon équipe.

Certes, on ne savoure pas de la même manière les titres quand on est remplaçante. Je n’avais pas la même pression, les mêmes sensations que les années précédentes, mais j’ai beaucoup appris. Quand on s’entraine dans une équipe comme celle-là, on apprend et je crois que j’ai aussi aidé mon club à ma façon. Quand il a fallu faire reposer les joueuses titulaires, j’ai répondu présent.

Quel est ton avis sur le championnat italien ?

J’ai dû adapter mon jeu à ce championnat. Je suis allée dans une équipe qui joue beaucoup plus vite et dans un championnat bien plus relevé que celui de la France. Il a évidemment fallu prendre du temps pour s’adapter au niveau. Mais en s’entrainant, on y arrive.

L’équipe de France

L’Euro approche à grands pas (à partir du 20 août). Quelles sont tes attentes collectivement et individuellement ?

On aimerait pouvoir sortir des poules. Nous avons de grosses équipes avec nous comme la Serbie, qui joue chez elle, la Russie ou la Belgique. On va vraiment essayer de faire de notre mieux, dans un groupe que l’on sait compliqué (France, Serbie, Russie, Azerbaïdjan, Belgie, Bosnie).

On a eu une grosse progression avec l’équipe de France, c’est ce qu’on se dit en ce moment. Si on compare notre équipe d’aujourd’hui à celle d’il y a deux ans, c’est vraiment différent. C’est une équipe très jeune, beaucoup plus investie dans le projet. Nous travaillons beaucoup et nous avons une grosse marge de progression. On vient de perdre 3–2 contre les Pays-Bas, une équipe qui fait partie des meilleures du circuit mondial. Avant, on aurait perdu 3–0 contre une sélection du top 4. C’est une belle évolution.

C’est quoi la suite du programme avec l’équipe de France ?

On termine notre stage à Orléans avant de partir à Laval. On va affronter la Suède et la Finlande pour terminer notre préparation pour l’Euro en Serbie que l’on débute le 20 août. C’est intéressant, car ces deux équipes sont, elles aussi, présentes aux Championnats d’Europe.

Malheureusement, on ne participe pas aux JO cette année. On se console, car on sait que le plus gros objectif c’est évidemment les Jeux Olympiques 2024. Bien sûr il y a l’Euro, mais le projet à long terme de cette équipe, c’est vraiment Paris 2024. Dans trois ou quatre ans, on sera plus expérimentées et on a vraiment envie de performer à ce moment-là.

Volley — Lucille Gicquel : « Avec la France, nous avons une grosse marge de progression »