Après s’être cassé la clavicule sur la première étape du Tour de Bretagne en avril dernier, Alan Boileau a déjà bien entamé sa route du retour à la compétition. Interview exclusive avec le Morlaisien de la formation B&B Hôtels — KTM.

Alan, comment vous sentez-vous depuis votre chute sur la première étape du Tour de Bretagne ?

Ça fait un petit peu plus d’un mois maintenant que je suis tombé, la clavicule est consolidée. J’ai repris l’entraînement sur home-trainer il y a deux semaines avant de remonter sur le vélo en extérieur la semaine dernière. Pour l’instant, tous les feux sont au vert pour une reprise, mais il faut y aller tranquillement. C’est petit à petit que je dois réhabituer mon corps. Je vais aussi faire un stage de remise à niveau dans les prochains jours.

Comment s’est passée votre convalescence ?

La première semaine, je n’ai rien fait, je n’ai pas pu bouger du tout. En deuxième semaine, j’ai pu reprendre la kiné. On a travaillé sur le genou, car j’avais des points de suture suite à la chute. Le but était de retrouver de l’amplitude. Très vite, on s’est mis à travailler sur mon épaule. On fait en sorte de refaire des mouvements et de remuscler tout ça.

« Je n’ai pas été au niveau que je désirais sur les classiques belges »

Alan Boileau

Quel regard portez-vous sur votre début de saison ?

L’an dernier, c’était une belle saison pour moi. Cette année, ça ne s’est pas du tout passé comme prévu pour l’instant. On va dire que j’ai passé un bon hiver : le premier stage de décembre s’est bien passé. Je n’ai pas pu aller au deuxième en janvier à cause de la Covid. Ça a été le premier frein. Arrivé sur les courses, j’ai débuté avec le Grand Prix de la Marseillaise, sans le stage de préparation et ça n’a pas été facile. 

Après, je me suis rendu au Tour de Valence où j’ai heurté une voiture, ce qui m’a contraint à stopper pendant une semaine. J’étais ensuite au départ du Tour du Rwanda où je n’étais pas prévu et où j’ai pu regagner une course. En retournant là-bas, je m’attendais au moins à avoir des sensations correctes comme l’année d’avant (sur la précédente édition, Alan avait remporté 3 étapes). Ça n’a pas été le cas, j’ai attrapé une gastro en plein milieu de la course. J’ai réussi à m’en sortir de justesse et à gagner. 

En rentrant, je n’ai pas été au niveau que je désirais sur les classiques belges. Et là arrive le Tour de Bretagne qui me remet un petit stop. Je le prends positivement, car cela me permet de réfléchir et de remettre en question tout ce que je ne faisais pas bien, et ce qui m’empêche d’être performant.

Quels sont vos prochains objectifs ?

Le Tour de France, cette année, ça me parait compliqué. Je vais quand même travailler pour y être. Là, je vais partir pour 20 jours de stage. Je vais enchaîner dans la foulée, si l’équipe m’autorise, sur la Route d’Occitanie. En fonction des résultats, je serai fixé pour le Tour cet été. Il me reste un mois pour être performant et me remettre au niveau.

« J’ai beaucoup de respect pour lui (Franck Bonnamour)»

Alan Boileau

Comment percevez-vous le niveau global de l’équipe par rapport à l’an dernier où la saison avait été compliquée collectivement ?

L’équipe s’est un peu rajeunie, il y a de l’envie. Après, ça ne fonctionne pas tout le temps comme on le voudrait. Le sport est comme ça. La dynamique n’était pas terrible, mais on a vu sur le Tro Bro Leon que ça va mieux et qu’on est sur la bonne voie.

Quel regard portez-vous sur Franck Bonnamour, qui sort d’une grosse saison et qui est aujourd’hui un des leaders des « Men in Glaz » ?

Franck, ça se ressent qu’il a fait un énorme travail l’an dernier. À la manière dont je l’ai vu évoluer entre le début et la fin de saison, je me dis que c’est un coureur qui travaille énormément, et qu’en travaillant comme ça, on peut y arriver. J’ai beaucoup de respect pour lui. C’est quelqu’un de très appliqué. Il montre à tout le monde qu’avec de la persévérance, on peut obtenir des résultats sur le Tour de France.

Quel conseil donneriez-vous à tous les coureurs bretons qui rêvent de devenir professionnels comme vous ?

Il faut s’accrocher. On a tous connu des moments difficiles. En serrant les dents, ça finira par payer. Le vélo, c’est s’accrocher quand ça ne va pas, et le jour où on sort la tête de l’eau et qu’on se sent bien, on se dit qu’on a déjà été plus mal que ça. Donc on a toujours envie d’en remettre et les belles choses arrivent par la suite.

Propos recueillis par Tual Fichaut

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