Dorian Foulon vient d’être sélectionné pour les Jeux Paralympiques. Le jeune cycliste breton de 22 ans n’a désormais qu’un seul rêve en tête : remporter une médaille. Entretien exclusif avec le Morbihannais.
Il concourt chez les valides, mais aussi chez les handisports. C’est la grande particularité de Dorian Foulon, né avec un pied bot. Ce passionné de vélo depuis de nombreuses années a tout quitté il y a sept ans pour rejoindre le Pays basque et plus précisément la structure du Pole Espoirs Paracyclisme qui a ouvert en 2014. Une vraie découverte pour celui qui ne savait pas forcément que ce type d’établissement existait.
Alors, dès son arrivée dans le sud-ouest de la France, le natif de La Chapelle Caro, petit village à côté de Ploermel, a les yeux fixés sur les Jeux Paralympique de Tokyo. Et cela malgré le report d’un an de la plus belle des compétitions : « Je devais partir l’été dernier du Pole, mais j’ai décidé de rester une année de plus pour pouvoir rester dans ma routine ». Bien lui en a pris puisqu’il a appris il y a une dizaine de jours qu’il serait bien du voyage pour le pays du soleil levant avec le maillot de l’équipe de France. Il a accepté de se confier à Ti Sport sur son statut, son palmarès, mais aussi son rêve de médaille. Entretien.
Un double projet : courir chez les valides et en handisport
« Puisque j’ai un handicap assez léger, je cours aussi chez les valides. Mon niveau est N1 chez les valides, ce qui correspond au plus haut niveau amateur juste avant d’être professionnel. J’ai notamment pu participer au Tour de l’Avenir, la plus grande course du monde au niveau espoirs et il y a deux ans, j’ai couru sous les couleurs de la Région Nouvelle-Aquitaine. Je fais les grosses compétitions nationales amateurs chez les valides et je devais même participer aux Championnats de France amateur. Vu que j’ai toujours ce double projet, je suis parti pendant deux ans m’entraîner au sein de l’équipe réserve espagnole de Caja Rural-Seguros RGA Élite. Ça m’a permis d’être aux côtés de coureurs valides et d’énormément progresser.
Au niveau du paracyclisme, j’ai aussi été soutenu au niveau logistique dans le passé par Arkea et Direct Energie. Lors de mes années en cadet, j’avais été repéré par Christophe Dizy qui m’a fait arriver dans le milieu de l’handisport et j’ai donc rejoint l’Urt 64. J’ai toujours eu ce double projet valide/handisport pour continuer de progresser et de ne me fixer aucune limite. Les calendriers sont différents donc ce n’est pas toujours simple de participer à toutes les courses et en ce moment je suis vraiment focalisé sur les Jeux Paralympiques. À l’avenir, je serais intéressé à l’idée de signer dans une équipe valide de niveau amateur. Quand je prends le départ d’une course, c’est pour aller la gagner !»
Un palmarès déjà bien fourni
« J’ai terminé 2e du contre la montre des Championnats du monde de paracylisme en juin dernier donc je suis plutôt en forme. J’ai été troisième du Championnat du monde sur route en 2017, ensuite en 2020 je suis devenu champion du monde de la poursuite et de l’omnium tout en terminant troisième sur l’épreuve du kilomètre. Et donc là aux Mondiaux en 2021, j’ai été sacré vice-champion du monde. J’étais très heureux de ce podium, car j’aime beaucoup le contre la montre et c’est vraiment la notion de dépassement de soi qui est importante.
Sur 33km, le titre m’échappe pour 2 secondes, mais quand je franchis la ligne je ne pensais même pas réussir à faire une aussi bonne performance. J’ai battu tous mes records personnels et j’ai rempli mon objectif de médaille. Il y a toujours une part de frustration quand je ne gagne pas, mais je préfère être deuxième aux Championnats du monde et titré aux Jeux Paralympiques. Sur ce circuit qui me correspondait bien, tous les sacrifices ont payé juste avant les Jeux. Je suis le plus jeune de tous les concurrents et je monte en puissance. C’était beaucoup d’émotion. »
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L’objectif Tokyo
« J’ai encore deux mois de travail et je suis en phase ascendante. Je continue de progresser. Le parcours du contre la montre des Jeux sera plus difficile qu’aux Mondiaux, car cette course aura lieu sur un circuit automobile avec pas mal de difficultés. Mais c’est aussi dans le dénivelé que je suis le meilleur et je veux ramener au moins une médaille de Tokyo. Mon objectif phare est le titre sur la poursuite, car c’est la première épreuve importante pour moi lors de ces Jeux. Je suis le champion du monde en titre dans cette discipline et je veux confirmer. Le contre la montre fait aussi partie de mes objectifs.
Sur l’épreuve du kilomètre, ça risque d’être plus compliqué, car aux Jeux, on est mélangés avec une autre catégorie de type de handicap et il y a vraiment des spécialistes. Cette course, qui est la première au programme des Jeux, va me permettre de rentrer dans le grand bain et de ne pas avoir trop de pression. Enfin, sur l’épreuve en ligne, j’ai de bons résultats, mais ça reste très aléatoire. Il peut arriver tellement de choses sur une course comme celle-ci. C’est la dernière course des Jeux Paralympiques pour les paracyclistes donc je n’aurais plus rien à perdre. »
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Son programme avant les Jeux Paralympiques
« Les prochaines semaines s’annoncent rythmées entre travail au Pôle et stage. Je pars au Portugal pour m’entraîner ce week-end. Les conditions pour rouler là-bas sont vraiment top pour faire de la route et de la piste. Fin juillet, on a un stage à Roubaix avec l’équipe de France et ensuite je pars pour les Jeux Paralympiques aux alentours du 14 août. La cérémonie d’ouverture a lieu le 24 et ma première épreuve le 26. J’ai vraiment hâte d’y être. »
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