Ce samedi s’élancera de Saint-Evarzec la 36e édition du Tour du Finistère. L’occasion de revoir Franck Bonnamour (B & B Hôtels – KTM) sur les routes, lui qui n’a pas repris la compétition depuis les classiques ardennaises. Pour l’occasion, le Lannionais a accordé un entretien à Ti Sport.
Il est de retour ! Élu super-combatif du dernier Tour de France, Franck Bonnamour a faim de compétition. C’est en tout cas ce qu’il nous a confié lui qui aborde deux objectifs ce week-end. D’abord le Tour du Finistère ce samedi puis les Boucles de l’Aulne à Châteaulin dimanche. De belles occasions de tenter de lever les bras sur la ligne d’arrivée. C’est en tout cas le message qu’il nous a fait passer. Entretien exclusif.
Franck, quelles ont été vos sensations depuis cet hiver ?
C’était un petit peu difficile puisque j’ai connu deux chutes qui m’ont retardé dans ma préparation et dans ma forme pour les premières échéances de l’année. Les stages se sont relativement bien passés, et je suis tombé sur ma première course de la saison, ce qui m’a fait perdre du temps pour mon premier objectif qui était Paris-Nice. Malgré cela, je fais quand même un bon parcours avec un podium sur une des étapes (2ᵉ sur la cinquième étape, ndlr). C’était super positif, mais je suis retombé juste après la course, ce qui m’a remis un coup d’arrêt dans ma forme. Je reste donc mitigé sur le début de saison.
Comment avez-vous vécu psychologiquement votre changement de statut au sein de l’équipe ?
Plutôt bien. C’est un rôle que j’assume et que je vais continuer d’assumer. Je suis resté ici pour avoir ce rôle-là, donc je mets tout en œuvre pour rendre la confiance placée en moi et j’avance sereinement au fil des courses.
Est-ce que vous vous sentez prêt pour ce samedi et le Tour du Finistère après un mois d’arrêt ?
J’ai coupé une semaine à la suite des Ardennaises et notamment la Flèche Wallonne. J’ai repris un stage collectif dans les Pyrénées pendant une quinzaine de jours. Maintenant, la forme est bonne. On verra bien sur les deux courses du week-end, mais je peux dire que je me sens bien et à l’aise.
Quels souvenirs avez-vous de cette course ? Et quelle stratégie allez-vous adopter ce samedi ?
J’y ai participé trois fois (en 2017, 2019 et 2020). Je pense que c’est une course qui va bien avec mes qualités de puncheur et d’attaquant. J’apprécie ce genre de parcours où les coureurs offensifs peuvent être récompensés. Stratégiquement, ça dépendra du début de la course. La première échappée sera déterminante en fonction du fait qu’on ait quelqu’un dedans ou pas. Je pense qu’on avisera en cours de route. Il faudra faire attention à bien identifier quelles équipes seront représentées à l’avant. Dans l’équipe, tous les coureurs sont en forme, tout le monde marche bien. Donc chacun aura sa chance, je pense.
« J’apprécie les courses difficiles qui se font à la jambe et à l’usure »
Franck Bonnamour
Vous estimez pouvoir jouer votre chance individuellement ?
Oui. Cette course n’est pas le grand objectif de ma saison, mais je ne la prends pas du tout comme une course de préparation. J’ai envie de performer. Malgré tous nos efforts, l’équipe n’a pas beaucoup gagné cette année, donc pourquoi pas s’imposer sur le Tour du Finistère. Ça serait très positif.
Quel serait le scénario idéal pour vous ?
Moi, j’apprécie les courses difficiles qui se font à la jambe et à l’usure, donc si ça part dans tous les sens dès le début, ça peut être l’idéal. Ça pourrait m’avantager, mais après, on ne peut pas connaître le scénario à l’avance. Il y a eu beaucoup de cas de figure différents ces dernières années sur le Tour du Finistère. C’est parfois parti de loin, d’autres fois c’était plus calme. Ce n’est pas la course la plus facile à lire. De mon côté, j’espère que ce sera difficile le plus tôt possible.
Quelle sera l’équipe à battre selon vous ?
Je pense que l’équipe Arkéa sera la favorite avec ce qu’elle montre depuis le début de la saison. Ils ont été impressionnants collectivement au Tro Bro Leon. Ils auront la pancarte et tout le monde sur le porte-bagage, je pense. Ce sera à eux d’assumer leurs responsabilités sur la course.
‘Le Tour est, bien évidemment, le grand objectif de la saison »
Franck Bonnamour
Quels seront vos prochains objectifs ? J’imagine que vous souhaitez être de nouveau au départ du Tour…
Oui, c’est ça. Après le Tour du Finistère, je vais me rendre à Châteaulin pour les Boucles de l’Aulne. Ensuite, je vais prendre la route du Mercantour qui sera un bon test en montagne avant le Dauphiné. Je serai aligné au Championnat de France, et après viendra le Tour qui est, bien évidemment, le grand objectif de la saison.
Un dernier conseil aux jeunes coureurs bretons qui rêvent de devenir pro comme vous ?
Le plus important, c’est de prendre du plaisir au quotidien sur le vélo et à l’entraînement. C’est un sport qui est quand même difficile, donc il faut garder cette notion de plaisir et surtout ne pas se prendre la tête en étant en jeunes sur les watts ou ce genre de choses qui sont apparues dans le cyclisme.
Propos recueillis par Tual Fichaut