Victime de deux luxations successives au genou, Gatien Le Rousseau dit « La Gass » est devenu un nouvel athlète. Membre de l’équipe Cofidis, le jeune coureur (19 ans) a terminé deux fois sur le podium lors des derniers Championnats de France handisport à Ploërmel. Il espère désormais gravir les sommets du paracyclisme.

Gatien a un parcours différent des autres. Natif de Dinan, Le Rousseau, de son nom de famille, n’a pas été en situation de handicap dès le début de sa vie. Pratiquant le triathlon auparavant, La Gass a eu la malchance de connaître deux accidents consécutifs. Une première luxation du genou droit en 2018, puis une seconde en 2020, mais cette fois-ci sur son genou gauche, l’empêchant aujourd’hui de courir, mais pas d’avancer ! 

Gatien Le Rousseau a un mental d’acier

Comme il l’explique si bien d’ailleurs : « Durant mon accident, j’ai touché le nerf fibulaire. C’est ce nerf qui passe dans le genou et qui permet de contrôler les releveurs et verseurs du pied. Avec l’accident, il a été étiré et comprimé, et désormais mes chevilles sont en quelques sortes toutes molles. Malgré cela, j’ai tout de même souhaité continuer le sport. J’ai commencé par l’aviron puis j’ai entamé une reconversion dans le cyclisme. Je m’y retrouvais plus et j’étais davantage performant dans ce sport. » 

Avec du courage, Gatien a repris la compétition depuis maintenant un an et fait partie de l’équipe Cofidis. Il admet que la structure de l’équipe l’a aidé à faire son choix : « Elle apporte une assurance en termes de logistiques, d’entraînements, de matériels, etc. C’est tout ce dont j’avais besoin. » 

La rencontre avec Katell Alençon

Avant d’y rentrer, Gatien est d’abord passé par des stages régionaux potentiels servant à tester les athlètes et à voir s’ils ont le potentiel pour atteindre le niveau paralympique. Il raconte : « Ces stages de détections « JAP » (Jeunes à potentiels) sont mis en place dans le but de dénicher des talents qui pourraient performer pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. »

Il en effectue un en Bretagne et rencontre Katell Alençon, membre de l’équipe Cofidis et de l’équipe de France de paracyclisme. « Elle m’a expliqué les possibilités qui s’offraient à moi et m’a dit qu’elle cherchait deux nouveaux coéquipiers. On m’a alors proposé de faire une première année dans l’équipe en tant que stagiaire. J’ai accepté et j’y suis toujours aujourd’hui. » 

Dans un rôle de mentor en quelque sorte, la sportive finistérienne est surtout devenue une amie pour lui : « C’est elle qui m’a appris tout ce dont j’avais besoin de savoir sur ce sport : le fonctionnement, les catégories, la classification, etc. Elle a vraiment pris le temps de répondre à toutes mes questions. »

L’entrée en catégorie MC4

Dans le paracyclisme, plusieurs catégories existent : la pratique solo, tandem (mal voyant), handbike (pédalage avec les bras) et tricycle (atteinte moteur, trouble de l’équilibre …). Gatien figure dans la première catégorie et est classifié au niveau 4 (MC4) — les niveaux étant classés du handicap le plus grave (niveau 1) à celui le plus léger (niveau 5). 

Une catégorie MC4 où se trouve également Jérôme Beaumont, que Gatien Le Rousseau connaît très bien : « L’année dernière je voulais prendre part à mes premières compétitions en paracyclisme et il me fallait une licence handisport. Je me suis donc renseigné auprès des différents clubs de la région et il se trouve que je pouvais en obtenir une au COC Fougerais, là où évolue Jérôme. C’est quelqu’un qui compte pour moi, car il m’a permis d’avoir ma première licence et m’a montré des petites astuces pour progresser. »

Le rêve des Jeux Paralympiques 

À moins de 800 jours de l’ouverture des Jeux Paralympiques de Paris 2024, Gatien rêve de pouvoir y participer et peut s’inspirer de Dorian Foulon, médaillé d’or en poursuite C5 aux derniers Jeux de Tokyo. C’est en tout cas l’un des objectifs du Costarmoricain : « Plusieurs athlètes ont déjà performé aux Jeux Paralympiques, dont Dorian, donc ce sont forcément des inspirations. Je me dis que s’ils ont réussi, moi aussi je peux le faire. Je sais aussi que je dois me faire une place en équipe de France et où je dois m’améliorer. Cela me motive pour montrer encore plus ce dont je suis capable. »

Aujourd’hui, la Gass est le deuxième plus jeune cycliste handisport sur le circuit international. Grand espoir du handisport français, il sait qu’il devra continuer de travailler pour atteindre ses objectifs. Des objectifs qui sont d’ailleurs bien définis dans sa tête : « Malheureusement je ne me suis pas qualifié pour les Championnats du monde au Canada, donc pour l’instant je vais me concentrer sur le reste de ma saison en course valide. 

Je veux pouvoir monter en grade, et pour y parvenir je dois faire bonne figure dans les courses régionales. Je vais aussi continuer à m’entraîner sur la piste parce qu’il y a le Championnat du monde de cette discipline qui va arriver en octobre, et j’aimerais vraiment faire une bonne prestation là-bas. » Une chose est sûre en tout cas, il va falloir suivre ses performances de très près !

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