Pour sa troisième saison dans l’Élite, le Stade Brestois a réalisé son meilleur parcours en terminant 11e de Ligue 1 avec 48 points. Une progression loin d’être anecdotique au vu du travail fourni dans le Finistère.
Il faut bien l’avouer, on ne savait pas réellement à quoi s’attendre lorsque Michel Der Zakarian, ancien coach du Montpellier HSC, a été intronisé au poste d’entraîneur à la place d’Olivier Dall’Oglio, faisant le chemin inverse, le 22 juin dernier. Réputé pour son jeu pragmatique et plutôt défensif, l’ancien Montpelliérain, également passé par le FC Nantes et le Stade de Reims, était à l’antipode de l’ancien coach brestois. Au final, avec une 11e place méritée, le pari tenté par le board brestois fut le bon.
Le Stade Brestois a recruté malin
Toujours dans l’idée de recruter intelligemment sans trop dépenser, Grégory Lorenzi voulait combler les départs de certains cadres. Notamment celui du latéral gauche Romain Perraud, parti à Southampton contre 12 millions d’euros, qui a été remplacé numériquement par l’international finlandais Jere Uronen, auteur d’un bel Euro 2020 et arrivé en provenance de Genk pour seulement 1 million d’euros. Mais aussi celui de Gaëtan Charbonnier, parti retrouver son ancien coach (Jean-Marc Furlan) à Auxerre, et qui a été substitué par la venue de Youssouph Badji en provenance du Club Bruges sous la forme d’un prêt.
Enfin, Lilian Brassier (Stade Rennais), Marco Bizot (AZ Alkmaar) et Lucien Agoumé (Inter Milan) venaient renforcer l’effectif pour une somme totale de moins de 7 millions d’euros. Un mercato peu coûteux donc, mais pourtant plutôt réussi, tant les recrues ont apporté à l’équipe.
Première victoire fin octobre
Le début de saison des Brestois n’a pas été des plus fructueux. Temps d’adaptation à la philosophie de jeu du coach, difficulté d’intégration pour les recrues, manques de réussites offensives ? Difficile de connaître les vraies raisons de cette période compliquée pour les Ty-Zefs. Après pourtant deux nuls intéressants contre des prétendants à l’Europe, d’abord à Lyon (1–1) puis contre Rennes (1–1), les joueurs de Michel Der Zakarian se sont écroulés et ont dû attendre le 31 octobre pour remporter leur premier match contre Monaco (2–0) lors de la 12e journée. En effet, de la 3e à la 11e journée, le Stade Brestois n’avait pris que 4 points sur 27 possibles (4 nuls, 5 défaites).
Mais cette victoire contre une équipe monégasque classée seulement 8e à l’époque certes, devait être le point de départ d’une longue série de victoires… et ce fut le cas ! Six succès consécutifs dont un écrasant face au RC Lens (4–0), pourtant 2e de Ligue 1 à cette période, et une autre à Marseille (2–1) redonnaient espoirs aux pensionnaires de Francis Le Blé. Surtout, cette série permettait au club de sortir de la zone de relégation et de passer 11e au classement avec 24 points après 17 journées.
Les bons coups du mercato d’hiver
Martin Satriano, ce nom ne vous disait sûrement rien au départ, mais il a été la révélation de la deuxième partie de saison brestoise. À la recherche d’un élément offensif en plus après la fin de prêt du jeune Badji, la cellule de recrutement est parvenue à faire venir un jeune espoir uruguayen en provenance de l’Inter Milan.
Un nouveau prêt en provenance du club italien après celui de Lucien Agoumé, autre révélation brestoise, et qui démontre de la bonne entente entre Grégory Lorenzi et les dirigeants milanais. Au-delà des statistiques (4 buts en 16 matchs), Satriano a surtout pesé sur les défenses adverses. Joueur de grinta, l’avant-centre a rendu bien des services aux Rouges et Blancs durant la deuxième partie de saison.
Mais ce n’était pas le seul ! Tandis que l’élément majeur de l’équipe, à savoir Romain Faivre, s’envolait pour Lyon contre 15 millions d’euros, le Stade Brestois parvenait à faire venir l’international algérien Youcef Belaïli, libre de tout contrat pour le remplacer, du moins numériquement. Après une Coupe d’Afrique des Nations plus que décevante, l’ailier a lui aussi apporté en inscrivant 3 buts et 2 passes décisives en 13 rencontres, tout en faisant augmenter le nombre d’abonnés du club grâce à sa popularité auprès du peuple algérien.
Un maintien obtenu à l’avance
Malgré des performances en demi-teinte et une irrégularité assez marquante, le club finistérien a réussi son pari avant les autres : obtenir son maintien le plus rapidement possible. En effet, à quatre journées de la fin et suite à leur victoire contre le relégable et futur relégué messin (1–0, 34e), les Ty-Zefs se sont maintenus avant l’heure. Une réussite qui prouve bien le très bon travail effectué en interne. Des succès marquants comme ceux contre Troyes à domicile (5–1, 24e), soit le plus large succès de la saison ou celui face à Lyon qui fut déterminant pour le maintien (2–1, 33e).
Mais il y a également eu des défaites qui ont fait tache en fin de saison. Notamment lors des dernières journées où les Brestois se sont inclinés trois fois de suite avec, entre autres, la correction bordelaise reçue à domicile lors du dernier match à la maison (2–4, 38e). Au final, l’objectif tant espéré en août dernier a bien été atteint et les supporters peuvent être fiers de leur club. Une 11e place synonyme de record depuis leur remontée et un total de 48 points qu’il faudra tenter de battre la saison prochaine.