Troisième en Championnat, le BBH se déplace à Nantes ce mercredi (20h) pour le compte de la 13e journée de LBE. Cette partie est l’occasion de mettre en lumière le Kop des Supporters du Bout du Monde, qui fera le court déplacement pour encourager les Brestoises. Ti Sport a été à la rencontre d’Aurélien Liné, président des SBM.

Cette semaine pourrait bien être décisive pour la suite de saison des Rebelles ! En effet, actuellement sur le podium de la Ligue Butagaz Énergie, elles se déplacent ce mercredi en Loire Atlantique pour y défier les Neptunes de Nantes (5e). Cette rencontre est importante tout comme celle du week-end prochain face à Ferencvaros. On parle ici de Ligue des champions et Brest, pour l’instant quatrième du groupe B, pourrait chiper la troisième place aux Hongroises en cas de succès samedi à l’Arena. Autant dire que ces quatre prochains jours vont être scrutés de près par les dirigeants du BBH qui espèrent bien voir leur équipe confirmer le bon début d’année 2022. 

Si cette semaine est importante pour les joueuses, elle l’est également pour le Kop des Supporters du Bout du Monde. Bien connue sur la pointe Finistère pour leur engagement sans limites afin de mener les Brestoises vers la victoire, cette association créée en 2012 compte une centaine d’adhérents. Et Ti Sport a rencontré Aurélien Liné, président des SBM depuis cinq ans maintenant. Il s’est notamment confié sur le kop, les déplacements, mais aussi le mercato breton. Interview.

Pouvez-vous nous présenter le Kop des SBM ?

On est un groupe de supporters du Brest Bretagne Handball et on compte environ 100 adhérents, dont 65 qui sont présents dans le Kop. L’ARENA peut accueillir environ 4 200 spectateurs et d’habitude, on a un taux de remplissage d’environ 85%. C’est par contre plus compliqué de faire venir du monde le samedi après-midi et notamment pour les rencontres de Ligue des champions qui sont le week-end. On s’adapte, mais de mon côté, j’essaie de venir à tous les matchs.

Comment faire pour adhérer à votre Kop ?

On peut adhérer quand on veut dans l’année et on met ensuite en place un système de prorata. En général, les gens s’inscrivent en septembre — c’est 40 euros pour les anciens membres et 45 pour les nouveaux. Ensuite, le BBH nous propose des abonnements à 100 euros pour assister à toutes les rencontres de Championnat en étant placé derrière le but. C’est donc une super offre, très avantageuse pour les gens du Kop. 

Notre rêve serait d’avoir notre tribune avec uniquement des personnes des SBM, mais il nous reste un petit peu de travail avant d’avoir un mur blanc ! De notre côté, on échange également beaucoup avec Gérard, le speaker, et Erwan, qui est à la sono. On essaie de s’accorder au maximum et je pense qu’on aime à penser qu’on est aussi un petit peu responsables du résultat des filles.

« Toutes nos économies ont été mangées par le Covid »

AURELIEN LINE

Quel a été l’impact de l’épidémie pour votre Kop ?

La situation sanitaire nous a impacté de plein fouet. On ne pouvait plus aller à l’ARENA et on n’avait plus aucune rentrée d’argent. En temps normal, on vend des vêtements ou objets à l’effigie du Kop, mais tout s’est arrêté d’un coup. 

Nous avons également dû stopper nos tombolas, alors qu’on a quand même décidé de continuer nos actions comme lorsqu’on a investi dans une grande bâche qu’on a installée dans la salle. Le but était de montrer aux joueuses que même si on n’avait plus accès à leurs matchs, on était à fond derrière elles. Mais toutes nos économies ont été mangées par le Covid et on a du mal à sortir la tête de l’eau. C’est pour cela qu’on organise une tombola le 2 février avec plusieurs très beaux lots à gagner, dont plusieurs maillots de Pauline Coatanea. 

Justement, quelle relation avez-vous avec les joueuses du BBH ?

Je sais que plusieurs membres du Kop leur écrivent en privé, mais je ne suis pas super fan de ces actions-là. Je n’aime pas qu’on soit trop intrusif dans leurs vies. Je pense que les joueuses et nous, nous avons deux mondes différents qui se rencontrent pendant les matchs ; un peu avant et un peu après, mais pas plus. On ne se connait pas dans la vie de tous les jours et nous sommes là uniquement pour les encourager.

Je veux qu’on les laisse tranquilles même si j’ai été le premier à écrire à Pauline lorsqu’elle n’avait pas été retenue avec l’équipe de France pour le Mondial. J’essaie donc d’apporter mon soutien sans être intrusif. On aimerait aussi revoir les joueuses après les matchs comme c’était le cas avant la crise sanitaire, mais il y a toujours ce Covid. On a l’impression d’avoir un petit peu perdu cette proximité avec elles.

« On fait beaucoup de sacrifices pour aller voir les joueuses »

AURELIEN LINE

Comment réagissez-vous aux arrivées et aux départs de joueuses ?

Je regrette tout d’abord le fait qu’on apprenne souvent ces infos-là par le biais des réseaux sociaux ou des médias. Je trouve ça énervant de ne pas être informé du départ d’une joueuse comme Kalidiatou Niakaté par exemple. Le club le sait, mais le Kop non. 

Je trouve que le sujet des transferts est encore trop tabou. Et ce que je n’aime pas aussi dans le hand, c’est que les contrats sont trop courts. On a à peine le temps de découvrir une joueuse qu’elle est déjà en train de partir. J’adore par exemple voir l’amour du maillot qu’ont Alicia Toublanc, Pauline Coatanea et Cléopâtre Darleux, des filles du cru. C’est souvent plus compliqué pour les étrangères, mais j’aimerais que Brest soit un club où les joueuses restent longtemps. C’est mon petit rêve à moi (rires).

Un dernier mot sur vos déplacements. Vous allez être une trentaine de personnes à Nantes ce mercredi soir, comment ça se passe quand vous supportez Brest à l’extérieur ?

Déjà, vu que les matchs de Championnat ont lieu la semaine, nous sommes souvent obligés de poser des jours de congés. Après on s’arrange pour voir environ un mois avant la rencontre, combien de supporters sont prêts à faire le déplacement ; et en fonction de ça, on s’organise tous ensemble pour réduire les frais. 

Mais c’est clair qu’on fait beaucoup de sacrifices pour aller voir les joueuses. Surtout que parfois comme c’est le cas à Metz et ça sera d’ailleurs pareil à Nantes, on nous met tout en haut des gradins en couronne haute pour ne pas qu’on soit trop près du terrain. Les clubs savent qu’on fait beaucoup de bruit et ils essaient de réduire notre influence, mais on s’adapte. Et quoi qu’il arrive, comme j’aime le dire, quand le BBH gagne, c’est toute la Bretagne qui gagne !

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