Mathieu Lanfranchi a fait les beaux jours du Cesson Rennes Métropole Handball de 2011 à 2018. Pour Ti Sport, l’ex-pivot rennais s’est confié sur son aventure en Bretagne, son poste d’adjoint aux Neptunes de Nantes en LBE et son futur rôle d’entraineur principal à Chambray. 

Si vous êtes un suiveur assidu du handball français, son nom vous est forcément familier. Pendant 10 ans, Mathieu Lanfranchi a foulé les parquets de l’élite du Championnat de France avec Saint-Marcel Vernon, Dijon et le CRMHB. Quatre ans après sa retraite sportive, l’ancien pivot s’épanouit en qualité d’entraineur. À l’issue de sa deuxième saison en tant qu’adjoint de Guillaume Saurina puis de Thomsen Helle aux Neptunes de Nantes, il prendra les rênes de Chambray Touraine en LBE pour sa première expérience en tant d’entraineurs numéro 1 en professionnel. Entretien. 

Tu es un joueur emblématique du CRMHB, quels souvenirs gardes-tu de ton aventure en Bretagne ? 

Déjà, c’est là où j’ai rencontré ma femme et fondé ma famille donc ce n’est pas rien. Mais j’en garde surtout beaucoup de rencontres, avec les bénévoles et avec des joueurs extraordinaires. À mon époque, Cesson n’était pas le plus grand club du Championnat, mais il y faisait bon vivre. J’ai eu la chance de jouer avec des joueurs qui ont marqué le club comme Romain Briffe et de vrais Bretons comme Jean-Baptiste Laz. Je suis encore en contact avec certains. 

Mais le plus fort à Cesson, ça a été les aventures humaines. Les bénévoles font vivre le club tous les jours et sans eux ce serait impossible. Ils sont l’âme du club. Encore aujourd’hui, j’ai toujours plaisir d’y retourner et d’avoir un moment avec eux, on ne s’est pas oublié. Dans les bénévoles, j’inclus les supporters qui suivent le club. On a eu parfois des résultats mitigés, mais les gens que j’ai rencontrés m’ont beaucoup marqué. 

« J’ai cette fibre de transmettre, de partager ce que je pense connaître »

MATHIEU LANFRANCHI

Tu as été coach du Centre de formation de Cesson, adjoint à Nantes. Entrainer a toujours été une envie ? 

C’est venu au fil de ma carrière. J’ai fait des études pour être prof d’EPS, mais en étant joueur ce projet s’est éloigné. J’ai cette fibre de transmettre, de partager ce que je pense connaître. Ça a commencé à 17 ans quand il fallait passer des diplômes de coach pour remplir les quotas de mon club. Après j’ai monté les échelons à Dijon, en épaulant pendant les entrainements du pôle espoir et des ‑18 France. À ce moment-là, je savais que j’allais m’orienter dans cette direction par la suite. 

De fil en aiguille, à Cesson j’ai pris des entrainements à droite à gauche, sur le centre de formation, le pôle. J’ai passé différents diplômes pour entrainer et à la fin de ma carrière, le club m’a proposé de prendre la tête du Centre de formation. Dans mon dernier contrat, il était même convenu que je reprendrais le Centre, donc c’était vraiment dans la continuité.

« Chambray a des ambitions, des valeurs et commence à se stabiliser »

Tu viens d’être nommé entraineur principal à Chambray en LBE, comment abordes-tu cette aventure inédite ? 

Après Cesson, j’ai été un an à Frontignan en tant qu’adjoint, puis j’ai eu l’occasion de venir aux Neptunes de Nantes dans un club féminin, chose que je n’avais encore jamais faite. Aujourd’hui l’opportunité de prendre la tête d’un club de LBE s’est présentée. Chambray a des ambitions, des valeurs et commence à se stabiliser. Je connais aussi du monde là-bas et il y a un très bel effectif. J’ai eu la possibilité de poursuivre à Nantes et j’en remercie la direction, mais il faut saisir les opportunités. 

Mais avant de penser à 100% à Chambray, on a une saison à finir avec Nantes. Aujourd’hui, mon quotidien c’est Nantes. On a l’objectif d’accrocher cette troisième place (ndlr. Nantes est 4e à 3 points du Paris 92, 3e), on est en quarts de finale de Coupe de France, donc il faut d’abord bien finir la saison. C’est important de conclure en beauté. J’aurais tout le temps de me concentrer sur mon nouveau projet, même si évidemment je travaille déjà avec les dirigeants. Ces deux saisons ont été géniales, on a eu un titre l’année passée (Nantes a remporté la Ligue européenne) et si on pouvait accrocher quelque chose cette année, ça serait phénoménal. 

« Si un jour l’occasion (de revenir à Cesson) se présente, j’en serais ravi »

Entrainer un jour Cesson, c’est un objectif dans ta carrière ?

J’en serais très honoré, mais ce n’est pas quelque chose que j’ai en tête. Pour la simple et bonne raison que le CRMHB a un staff performant qui réalise l’une des plus belles, voire la plus belle saison de l’histoire du club (Cesson est 5e de Starligue). Ce n’est pas du tout d’actualité et ça ne serait pas rendre hommage au travail que Sébastien Leriche, Yann Lemaire et tout le staff réalisent. Si un jour l’occasion se présente, j’en serais ravi, car je reste très attaché au club, mais à court terme ce n’est pas dans ma tête. Je suis concentré sur les deux projets que j’ai. Et puis tout simplement, le club n’a juste pas besoin de moi. 

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