Le Cesson Rennes Métropole Handball accueille Istres ce jeudi soir à la Glaz Arena pour le compte de la 13e journée de Liqui Moly Starligue. Et avant ce dernier match de l’année à domicile, Stéphane Clemenceau, le président du club breton, s’est confié à Ti Sport.
« Dans sa globalité, c’est évidemment un très bon début de saison ». Stéphane Clemenceau est forcément ravi de ses joueurs et du staff alors que Cesson pointe au 6e rang en Championnat, mais pas question non plus de s’enflammer. Il nous a même confié que pour lui, ce match contre Istres « était peut-être le plus important de la saison ». En effet, en cas de nouvelle victoire à la Glaz, les Cessonnais pourraient déjà faire un grand pas vers le maintien. Pendant un petit peu plus de trente minutes, le président du CRMHB s’est confié à Ti Sport en balayant toute l’actualité de son club. Entretien exclusif.
Avant cette rencontre ce jeudi face à Istres, vous avez connu un début de saison presque rêvé…
Dans sa globalité, c’est un très bon début de saison. À la fois sur l’aspect comptable avec 13 points, mais aussi au niveau de la qualité de jeu qu’on a produit. Je trouve qu’on a fait une très bonne première partie de première partie de saison. On souffre beaucoup plus depuis 3/4 matchs. On est un petit peu dans un creux et les adversaires lisent mieux ce qu’on propose. Mais ça correspond aussi à ce qu’on pouvait imaginer, après cette excellente série de résultats, car ce n’est pas possible d’être en surrégime tout la saison.
On s’en est bien sorti à plusieurs reprises ces dernières semaines. Il y a ce match nul face à Toulouse alors qu’on menait de sept buts à la pause, ce hold-up face à Chartres, car très honnêtement, on ne méritait pas de gagner ce match. Ce duel face à Istres est donc très important et je vais bien le dire devant l’ensemble du groupe. C’est peut-être le match le plus important de la saison. Il peut nous faire pencher quasiment définitivement du bon côté, alors qu’un revers pourrait ternir notre excellent début de Championnat.
C’est aussi essentiel de bien se rattraper après cette défaite la semaine dernière à Chambéry où on a été très moyens. Nos cadres ont été en difficulté et je trouve qu’on a failli dans pas mal de domaines. On attend vraiment une réaction jeudi avec plus d’allant et de percussion. On s’est aussi un petit peu émoussés et ça explique peut-être nos difficultés actuelles. Mais si on veut valider tout ça, il faut gagner jeudi. Et ce qui doit nous motiver, c’est d’être officiellement maintenus le plus vite possible, pour ensuite pouvoir travailler sur la suite au niveau économique et sportif.
Regrettez-vous quand même cette défaite à Nancy, ce nul contre Toulouse, ces petits points aussi perdus un petit peu bêtement en route…
Il y a plusieurs particularités derrière tout ça. Déjà, il faut bien séparer ce revers à Paris des autres, car les Parisiens sont vraiment au-dessus de tout le monde et ils survolent le Championnat. Sinon, sur un match, tout le monde peut battre tout le monde. A titre de comparaison, Montpellier a eu beaucoup de difficultés à gagner à Nancy.
De notre côté, la défaite à Nancy peut nous décevoir puisqu’on les avait atomisés à la maison en Coupe de La Ligue, même si je pense qu’on n’a pas vu leur vraie équipe ce soir-là. Mais on avait quand même des certitudes. On doit progresser et on se doit de gagner ces matchs-là. On se voit encore trop comme les petits et on a besoin de franchir un cap.
Faîtes-vous aussi une distinction entre le Cesson à la Glaz et le Cesson en déplacement ?
À domicile, on a l’air d’avoir progressé en arrivant à dominer assez facilement Saran et Limoges. On a aussi réussi à dominer Nantes et Montpellier. Face à Toulouse et à Chartres, on n’a pas lâché et les choses ne sont jamais écrites à l’avance. Par contre, à l’extérieur, on s’émousse assez vite. Je pense que c’est plutôt dans l’approche et la psychologie que ça se passe et c’est un travail collectif vraiment au niveau aussi du club que le problème doit être résolu.
Après les défaites à Aix ou Chambéry, on doit être déçus et ne pas se dire « ce n’est pas grave, c’est Aix ou Chambéry. » C’est la différence, je pense, entre les très bonnes équipes et les bonnes équipes, cette capacité à ne pas douter et à reproduire des schémas en étant conquérants. Je crains aussi qu’avec 13 points, on se soit installés dans une certaine zone de confort. Il manque cette petite étincelle qui fait la différence dans les moments chauds et il faut vraiment qu’on arrive à passer ce cap.
Vous avez quand même des très bons résultats. Qu’est ce qui fait la différence cette année par rapport à l’année dernière ?
On a eu globalement assez peu de blessés contrairement à l’année dernière où on a eu de nombreux cadres sur le flanc. Le deuxième élément, c’est qu’on est mieux préparés physiquement avec le renfort dans le staff de Thibaut (Minel). Nous avons un jeu usant physiquement et c’est peut-être aussi à cause de ça qu’en ce moment, on est un petit peu moins bien.
Après, il faut également souligner la qualité de notre recrutement. Chaque joueur apporte quelque chose en plus. Miguel Espinha est un bon gardien qui a réalisé plusieurs belles prestations. Théophile Caussé a mis Youenn Cardinal sur le banc alors que c’était le meilleur buteur du club l’année dernière. Robin Molinié apporte dans le registre qu’on attendait et on a la chance que notre volonté se confirme sur le terrain.
Junior Tuzolana est une très bonne alternative sur le poste d’ailier gauche et je pense même qu’il est plus efficace que Sylvain au niveau offensif. Rudolf Faluvégi, c’était le cas à part puisqu’il est arrivé blessé. On verra son vrai niveau après la trêve. Enfin, Louis Despreaux est un jeune joueur sur lequel on mise beaucoup pour l’avenir.
Il y a donc un très bon amalgame entre ceux qui sont restés et les nouveaux joueurs. On a aussi la chance que tout le monde parle français, hormi Miguel, et c’est très important pour la cohésion d’un groupe. Je ne néglige pas non plus l’arrivée de Yann Lemaire en tant qu’adjoint. Il apporte autre chose et une vraie complémentarité avec le coach.
Comme vous venez de le souligner, Cesson a beaucoup recruté cet été. Est-ce que vous avez eu peur en début de saison en raison de ces nombreux changements ?
Sincèrement, non. On a été assez sereins dès le départ et les matchs de préparation nous ont donnés raison assez vite. Hormis nos deux premiers matchs perdus parce qu’on venait à peine de reprendre, on a réussi à gagner ensuite toutes nos rencontres amicales face à des clubs de l’élite. On s’est dit qu’on pourrait faire une très belle saison, mais le calendrier nous a effrayé. Après, on a très vite été réguliers et on a réussi à prendre un bon départ en Championnat en dominant d’entrée Nantes.
Nous sommes très contents et agréablement surpris, même si on n’est pas super éloignés de ce qu’on pouvait imaginer. Ce qui est proposé est bien, mais qui aurait eu la prétention de dire qu’on aurait réussi à battre Nantes et Montpellier ? On garde les pieds sur terre en prenant tout le bon à prendre. C’est forcément plus facile de gagner quand la série est positive.
Vous allez affronter Istres, avant-dernier, et en plus à domicile. On se dit que vous êtes largement favoris…
Au niveau du collectif, je pense qu’on aborde les matchs différemment. Je me mets à la place des joueurs qui sont chez nous depuis longtemps et qui sont en souffrance depuis des années : se retrouver à ce niveau-là, ça te fait entrer dans une sorte de zone de confort. Ce sont les mêmes gars qui avaient été mis plus bas que terre avec des performances extrêmement délicates et qui sont capables aujourd’hui de performer.
C’est plus facile d’aborder les matchs dans cette position qui est la nôtre, même si on a aussi une pression liée à notre classement actuel. Il faut quand même se méfier de cette équipe d’Istres qui a récupéré tous ses blessés et c’est à mon sens, une équipe pas très éloignée de la nôtre. La simple lecture du classement n’est pas une formalité. On s’attend à un match très dur jeudi.
Chartres, Créteil, Limoges, Saran, Istres et Nancy sont d’habitude des concurrents à vous pour le maintien. Est-ce que ça fait du bien de ne pas faire partie de ces clubs en bas de classement ?
Ça reste serré. La photo à un petit peu plus d’un tiers du Championnat est celle-là et c’est malgré tout satisfaisant. Surtout que les spécialistes de hand disent que le jeu de Cesson est attrayant et spectaculaire. N’oublions pas qu’on est une entreprise de spectacle et que les gens viennent pour vibrer. Qu’on soit 4e, 7e ou 9e, ça ne change pas grand-chose. Si le public a pris du plaisir et vu de belles choses, c’est tout ce qui nous importe. Pour l’instant, on peut être fiers de ce qu’on a proposé.
Qu’espérez-vous pour la suite de saison de votre club. Vous êtes 6e, est-ce-que vous êtes capables d’aller plus haut ?
C’est tout le paradoxe. Je suis sorti du match de Chambéry presque énervé. En d’autre temps, perdre de 4 buts à Chambéry, on se dit que ce n’est pas si mal. Mais là, j’étais mécontent de cette rencontre, car on a loupé des choses, y compris les coachs. Ce match-là était à notre portée et il ne suffisait de pas grand-chose pour le gagner et monter au cinquième rang. Ma réaction est différente des autres années. Ça veut peut-être dire que l’ambition arrive.
Certains supporters disaient après le match contre Nantes, que ça faisait des années qu’ils n’avaient pas vu Cesson jouer aussi bien. Est-ce que vous êtes surpris de la qualité de jeu de vos joueurs ?
Ça me fait vraiment plaisir d’entendre ça parce qu’il y a une chose qui m’a beaucoup blessé. Je crois que c’était lors de la saison 2017–2018, un an avant qu’on soit relégués. On était au Palais des Sports et on avait réussi à se maintenir ric-rac. Nous produisions un handball pas intéressant et il y a des gens dans le public qui ont sifflé mes joueurs. C’est la pire des blessures parce que mon engagement est bénévole et je suis là pour essayer de partager du plaisir aux gens.
Et quand on rate la cible, c’est terrible parce qu’encore une fois, on le fait avec le peu de temps libre qu’on a. C’est dur. Ça a été difficile comme l’année de la descente, donc oui, le retour d’une vraie qualité de jeu, ça permet aussi de faire plaisir au public. Quand je vois les gens debout dans les tribunes hurler leur joie, c’est la plus belle des choses. Ça me donne une adrénaline comme pas possible et c’est ce qui me motive.
La Glaz a quasiment fait le plein contre Toulouse, ça aussi ça doit vous faire plaisir !
Ce n’était pas trop le cas depuis bien longtemps. C’est vraiment top et on a envie que ça continue. On recevra Paris en fin de saison donc on espère aussi rester invaincus le plus longtemps possible. Il faut que ça dure !
Un dernier mot sur Corentin Lorvellec. Pouvez-vous nous donner de ses nouvelles ?
Il a démarré sa rééducation. Il ne peut pas arriver grand-chose de pire à un jeune joueur qui vient de signer son contrat pro. La saison sera blanche pour lui. Je pense que quand on voit notre équipe depuis le début de l’année, il aurait eu peu de place dans l’effectif entre Robin, Romain et Marco. Tout le monde est globalement au rendez-vous. La préparation de Corentin a aussi été compliquée. Il s’est blessé après plusieurs matchs difficiles et ce n’est pas facile moralement. Il faut être fort pour revenir. Le niveau en Starligue est très élevé donc on le prêtera peut-être à un club de deuxième division l’année prochaine. Mais ce n’est pas moi qui m’occupe de ça.
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