Salarié de l’Entente Bas Léon Handball, Harri Meena est notamment responsable de la filière garçon. L’entraîneur des ‑15 régions a accepté d’évoquer son rôle, l’impact de la crise du coronavirus sur les jeunes handballeurs, mais également les contours de la saison prochaine. Entretien.
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Qu’est ce qui t’a donné envie de devenir entraîneur de hand ?
J’ai commencé par faire du handball quand j’étais plus jeune et un jour je me suis blessé (début de ligaments croisés). Vu que j’adorais ce sport et que je ne voulais pas ne rien faire, j’ai commencé à entraîner. Je me suis investi auprès des jeunes et c’est à ce moment-là que j’ai vu que je préférais transmettre ce que je savais, plutôt que de jouer au hand. J’ai débuté en tant que coach à Côte des Légendes Handball à Kerlouan puis quand j’ai rejoint Landivisiau pour mes études, j’ai pris à ma charge les ‑15 régions du club de l’Entente de Landivisiau avant de faire un BPJEPS sport collectif option handball avec ce même club. Et depuis septembre dernier, je travaille à temps plein à l’Entente du Bas Léon pour développer la filière garçon. Je suis notamment entraineur des ‑15 régions. Depuis la fin des restrictions sanitaires, on fait différents évènements et je vais notamment dans les écoles pour donner envie aux jeunes de se mettre au handball.
Comment s’est passée cette année ?
Au début de saison, c’était très bien puisqu’on a pu reprendre normalement avec la prépa physique, les entrainements, les matchs, etc. Mais dès la mi-septembre, on a été arrêté net, car on n’avait plus le droit d’entraîner en salle. Pendant toute cette période jusqu’à Noël, j’étais au chômage partiel. Ensuite, on a rejoué un peu en décembre, avant que ça s’arrête à nouveau. À partir de fin février, on a repris en extérieur quand la météo était plus adéquate, et on a vraiment pu refaire du handball avec les jeunes début mai, avant de pouvoir reprendre avec les Séniors il y a quelques semaines. Nous avons refait des matchs amicaux pour que les licenciés reprennent du plaisir à pouvoir jouer au handball.
Qu’as-tu prévu pour tes joueurs au niveau de la préparation physique après plusieurs mois sans jouer ?
On sait qu’on va faire une grosse préparation physique pour les ‑15, les ‑18 et les Séniors parce qu’ils ont été à l’arrêt pendant pas mal de temps et il y a un vrai risque de blessure. On a repris les exercices de renforcement musculaire en salle, mais on aurait peut-être déjà dû le faire avant pour prendre de l’avance. Après on est en fin de saison, on veut vraiment donner envie aux jeunes de rester au club donc on propose surtout des jeux sympas avec le ballon. On souhaite garder le lien entre eux et avec eux. Après, on ne se voile pas la face, on voit bien que physiquement le constat est clair : ils sont tous dans le dur. Il va falloir bien préparer la saison prochaine, car on risque d’avoir de mauvaises surprises sinon, et là je ne parle pas de petites blessures, mais de gros problèmes à l’épaule, au genou ou même à la cheville. Chaque licencié aura un protocole à suivre cet été avant de pouvoir retoucher au ballon à la rentrée. On a notamment dit qu’on ne reprendrait pas avec les Séniors tant que toutes les filles ne sont pas au top physiquement pour justement éviter ces blessures graves.
Ressens-tu une baisse de l’interêt pour le hand après cette crise sanitaire ?
On a fait un sondage avec les Séniors filles et normalement on a très peu de joueuses qui arrêtent. Sur les ‑15 et ‑18 garçons, la donne est différente. C’est l’âge où certains ne sont pas très motivés et ils ne savent pas trop s’ils vont continuer ou pas. La période du covid n’a rien arrangé. Sur ces catégories-là, on s’attend à plus d’arrêts que d’habitude. Mais on veut être positifs, car chez les petits, on est beaucoup moins impactés. Ils veulent faire du sport et du hand. Le fait d’aller dans les écoles nous a aussi permis de récupérer des jeunes. Les dirigeants ont fait des efforts pour le prix des licences et en proposant des cadeaux. L’objectif est clair : on veut convaincre nos licenciés de rester chez nous et de continuer le handball.