Alors que l’équipe de France de handball prend la direction de Tokyo ce mercredi, Pauline Coatanea s’est confiée à notre média pour évoquer différents sujets avant le début des Jeux Olympiques. La Brestoise est pleine d’ambition à l’approche de l’évènement. Entretien.

C’est le jour J pour les 15 joueuses sélectionnées par Olivier Krumbholz. Les Tricolores, en préparation à Capbreton depuis près d’un mois, sont arrivées à la Maison du Handball lundi avant de quitter la France ce mercredi pour prendre la direction du Japon. Alors, avant de monter dans l’avion avec Cléopâtre Darleux, Kalidiatou Niakaté, Coralie Lassource et Pauletta Foppa, ses coéquipières du Brest Bretagne Handball, Pauline Coatanea est revenue pour Ti Sport sur cette longue préparation, sa sélection pour les Jeux Olympiques, l’état de forme du groupe, mais aussi les objectifs élevés du groupe France. Entretien exclusif avec l’ailière droite des Bleues.

Comment s’est passée la préparation à Capbreton ?

On a commencé la prépa le 10 juin et on était toutes dans des états de forme très différents. Les joueuses de Brest, on a eu très peu de vacances et le staff a fait en sorte qu’on récupère bien après des saisons longues. Les premiers 15 jours ont été personnalisés et c’est vrai qu’on a manqué un peu de jus lors du premier match contre la Norvège (défaite 30–21). On était en manque de repère et ça a été un peu difficile, mais on s’est bien rattrapées au niveau du handball lors de notre deuxième confrontation (28–28). Au début de la préparation, on travaillait surtout physiquement, alors qu’après, on s’est vraiment mises à se concentrer sur notre handball, la tactique et à faire beaucoup de travail vidéo. Personnellement, ça a été un petit peu dur physiquement de m’y remettre, mais je sens que là c’est bon. J’ai retrouvé de l’énergie pour la dernière partie de prépa et les Jeux.

« Les places en équipe de France sont chères »

Comment as-tu réagi quand tu as su que tu allais participer aux Jeux Olympiques ?

C’est la première fois que je vais participer aux Jeux Olympiques, donc j’avais une petite pression. On est que 15 à être potentiellement sur la feuille de match, avec aussi la présence de 2 remplaçantes (Sercien-Ugolin et Gabriel). Les places sont chères. J’étais à fond tout le temps pour pouvoir être dans l’équipe. Je suis super contente et j’ai hâte de découvrir tout ça. Une préparation olympique, tu sens qu’il y a un enjeu différent. C’est dur, car on n’a pas eu beaucoup de vacances, mais il va falloir aller chercher encore un peu plus loin dans nos réserves. Je suis contente d’y être et de partir. J’ai vraiment hâte d’être au Japon. On a aussi eu beaucoup de contraintes avec les tests PCR et on pourra souffler un peu plus là-bas puisqu’on sera dans une bulle sanitaire. 

Dans quel état d’esprit est le groupe ?

La pression, je l’ai ressentie pendant la préparation avant que la liste officielle soit donnée par Olivier (Krumbholz). Il y avait plusieurs filles dans l’incertitude et ce n’était pas évident. Maintenant que l’on connait le groupe, je sens qu’on est toutes en phase avec le même objectif d’être performantes sur le terrain et prêtes dès le premier match (contre la Hongrie le 25 juillet). C’est important de marquer le coup et de montrer qu’on est là. Après notre médaille d’argent en décembre lors de l’Euro, on veut capitaliser là-dessus et élever notre niveau de jeu. On travaille la tactique, le handball, on fait aussi de la vidéo et on discute beaucoup entre nous. C’est les détails sur le terrain qui sont importants. On veut gagner en efficacité en défense et en attaque pour arriver au Japon avec des certitudes pour ce début de compétition.

« On est forcément obligées de viser une médaille »

Parlez-vous d’objectifs précis entre vous les joueuses ou avec le coach ?

On a comme objectif de ramener une médaille. Il y a les filles qui étaient à Rio qui ont déjà remporté une médaille d’argent et qui souhaitent aller chercher l’Or. De ce que me disent les autres joueuses, le tournant des JO, c’est le quart de final. Il faut qu’on soit dans les meilleures dispositions à ce moment-là en accrochant les deux premières places de la poule. Il restera ensuite trois matchs à partir des quarts pour aller au bout. On est forcément obligées de viser une médaille vu notre équipe et le potentiel de celle-ci. Les dernières performances qu’on a eues nous donnent aussi de la légitimité. La couleur de la médaille, on n’y pense pas trop encore.

Les Jeux se dérouleront à huis clos, ça va forcément avoir un impact…

Oui c’est sur que c’est différent au niveau des émotions. Après, on a eu l’expérience de l’Euro en décembre au Danemark où on a joué sans public. On connait cette atmosphère. Les Japonais ne sont pas vraiment férus de handball donc je ne m’attendais de toute façon pas à voir la foule au Japon. Je n’avais plus d’attente précise quand j’ai su que ça n’allait pas être possible pour mes proches et pour les Français de venir nous voir jouer. Il faut voir le positif de la chose puisqu’on a vu toute la saison, que ça soit en club ou en sélection, que finalement ça nous soudait encore plus en entendant les encouragements des joueuses, du coach et du banc. Ça crée vraiment une force supplémentaire avec cet effet de groupe et cette envie d’être ensemble face à l’adversaire.

Un dernier mot sur ce qu’on peut te souhaiter pour tes premiers Jeux Olympiques ?

De profiter et qu’on puisse être à notre meilleure forme aussi sur le terrain. On y va vraiment à fond et j’espère que tout le groupe arrivera à s’exprimer et à apporter quelque chose à l’équipe. Ensemble, on va à la guerre. 

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