Au terme d’une intense bataille de trois jours, les jeunes filles de la ligue de Bretagne de handball ont remporté les Interpôles féminins 2022. Retour sur cette compétition et ce parcours sans-faute, avec Mikaël Danigo, le coach de cette équipe et du pôle espoir de Brest.
Ce sont peut-être les grandes championnes olympiques de demain. La relève d’une génération dorée qui a soif de victoires. Mais avant de tutoyer les sommets mondiaux du handball, il faut franchir les étapes les unes après les autres. Ces Interpôles 2022 étaient l’une d’elles. Et les meilleures joueuses bretonnes de 15 à 17 ans ont parfaitement appréhendé cet évènement majeur en étant intouchables pour s’adjuger la victoire finale. Une première dans l’histoire de la région !
La compétition regroupait 13 pôles espoirs et visait à confronter les meilleures joueuses de chaque région de l’Hexagone. En poule les filles du pôle espoir de Brest ont dominé la Ligue de Bourgogne (16–14) puis la sélection des Hauts-de-France (19–16) avant de maitriser plus largement l’équipe des Antilles-Guyane (19–13).
Un sans faute qui leur ouvrait les portes des demi-finales. Dans le dernier carré, les Bretonnes n’ont laissé aucune chance à l’Île-de-France (19–14) pour filer en finale. En concurrence avec la sélection de Nouvelle-Aquitaine pour remporter le titre, la Bretagne a d’abord été menée à la pause (11–9) avant d’inverser la tendance pour s’offrir la victoire et le trophée récompensant la meilleure ligue de France (19–18).
Une performance inédite pour la Bretagne, mais pas anodine pour Mikaël Danigo, le coach de cette équipe aux Interpôles depuis cinq éditions. Pour Ti Sport, l’homme à la casquette de conseiller technique fédéral à la Ligue de Bretagne et coach du Pôle espoir de Brest, a aussi analysé le but derrière cette compétition où le niveau est déjà impressionnant. Entretien.
Vous signez une très belle victoire dans ces Interpôles, c’était un objectif ?
Déjà, c’est une première pour le pôle de Bretagne ! On avait décroché des places d’honneur et des podiums les années précédentes aux Interligues (ndlr. compétition nationale réservée aux 14/15 ans) et aux Interpôles. Cette génération avait été championne de France Interligues il y a quatre ans, donc elle avait déjà montré un potentiel qu’elle a confirmé. C’est un résultat qui est le fruit du travail, mais qui est presque inattendu, car on ne visait « que » les six premières places. On a été bluffé par l’engagement et les performances des filles.
Mais c’est un travail global. Aujourd’hui le travail des clubs progresse d’année en année et on détecte des filles plus armées en bout de chaine. Les moyens se développent aussi dans les pôles pour améliorer les staffs pour la préparation physique ainsi que pour l’accompagnement médical et technique. On se structure de mieux en mieux et forcément on progresse.
Quel est l’intérêt derrière ces Interpôles ?
Il y a un double intérêt. Pour nous c’est d’abord un temps d’évaluation des jeunes filles en situation, dans une compétition très relevée puisqu’il y a uniquement des filles qui jouent en championnat de France séniors.
Pour les filles, l’intérêt est personnel. Les Interpôles sont un lieu de détection pour intégrer les équipes de France U16, U18 et U20, mais aussi les clubs professionnels (D2, LBE) qui viennent prendre des contacts pour les attirer dans leur centre de formation. C’est vraiment une compétition importante pour de nombreuses handballeuses.
Forcément cette performance est collective, mais avez-vous repéré certains éléments qui sont sortis du lot ?
Pas forcément. Je pense que cette belle réussite est vraiment due à notre cohérence collective. On avait un plus par rapport aux autres régions, dans la stabilité dans le jeu et la capacité à être patient. On a aussi une excellente gardienne, Romane Lehuault, qui a été très performante sur l’ensemble du tournoi (41 arrêts) et surtout présente dans les moments où on était en difficulté.
Sur le plan des joueuses de champ, c’est plus difficile d’en sortir une, car c’est vraiment la force collective qui a fait la différence. Aucune fille n’a surnagé pour porter seule l’équipe. C’est ce qui fait aussi la beauté de ce magnifique titre !