Olivier Mantes, l’entraineur du Saint-Grégoire Rennes Métropole Handball, s’était confié à Ti Sport il y a quelques semaines. Retrouvez ci-dessous le deuxième volet de cette interview. Le coach revient notamment sur son passé de handballeur.
Après 17 ans de carrière comme joueur, est-ce parfois difficile de ne plus être sur le terrain ?
Ça a été difficile dès le départ et ça l’est encore maintenant. Je suis un passionné de handball, car j’y jouais depuis l’école primaire. Ce sport m’a accompagné toute ma vie puisque j’ai occupé beaucoup de postes en lien avec le hand et je suis très attaché au handball. Parfois, je m’imagine même encore être capable de jouer.
Vous avez joué à différents postes (pivot, demi-centre, arrière). D’après vous, quel est celui qui a le plus évolué ?
Incontestablement celui de pivot. C’est toujours le poste oublié chez les femmes. On voit très peu de joueuses sorties de Pôle qui jouent à ce poste-là. Il y a Pauletta Foppa (BBH) qui a une grosse main et qui attrape très bien la balle, parce que c’est une joueuse très intelligente et explosive. Elle a un super profil.
Linn Blohm (Györ), qui est une pivot d’1m87, court comme un lapin et a des segments énormes. C’est l’une des meilleures pivots du monde. Je pense que chaque morphotype de pivot peut s’exprimer à partir du moment où il a les bons outils. Sur la formation, on est en retard.
De mon côté, j’ai joué à plusieurs postes en raison de blessures. J’ai commencé arrière gauche, car j’avais le profil d’un tireur avec des qualités physiques et un bon bras. Je me suis blessé gravement au genou à la moitié de ma carrière (26 ans) et à partir de ce moment-là, j’ai du faire évoluer mon jeu. Je suis donc passé demi-centre pour organiser le jeu. J’évoluais alors plus souvent en défense avant de terminer au poste de pivot.
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Quelles différences faites-vous entre le hand masculin et le hand féminin ?
Sur l’aspect tactique, ça se ressemble beaucoup. Il y a certainement plus de continuité dans le hand féminin, et un peu plus de puissance et de tirs de loin chez les garçons. Après la différence se resserre au très haut niveau, tandis qu’entre les deux D2, il y a un écart. La capacité de tir n’est pas la même donc ça modifie un petit peu le jeu. Il y a une technique de tir plus affinée chez les garçons. Les gardiennes et les gardiens n’ont pas la même taille et le ballon est aussi plus gros chez les hommes.
Êtes-vous pour ou contre le statut de VAP ? *
Je suis contre. Je trouve que ça dénature le sport. Quand on commence un Championnat, il faut que tout le monde ait la même chance. Cette année, le HBC Aulnoye-Aymeries (1er à la trêve) ne peut pas monter dans l’élite et ce n’est pas normal. L’aspect sportif devrait être pris en compte jusqu’à la fin du Championnat, et qu’ensuite on analyse la partie financière. Si on a les meilleurs résultats, on devrait pouvoir monter. Ça fausse les rapports de force et le Championnat. L’année dernière, on a gagné deux rencontres face à des VAP…
*Pour la saison 2021–22, le statut VAP a été accordé à 3 clubs évoluant dans le championnat de D2F : Le Havre, Saint-Amand Handball et Stella Saint-Maur
Vous êtes né en Lorraine, vous avez vécu à Paris et désormais vous êtes en Bretagne. Vous pouvez le dire maintenant, vous vivez dans la plus belle région de France ?
Je suis très bien ici. Je suis arrivé en Bretagne vraiment par hasard et ça me va très bien. C’est un coin sympa et les gens sont cools. La Lorraine, c’est tellement loin tandis que Paris, c’était juste pour le handball.
Ti Sport vous proposera en janvier le troisième et dernier volet de cette interview d’Olivier Mantes.