Alors que le Cesson Rennes Métropole lance sa saison ce samedi (20h) contre le HBC Nantes, Sébastien Leriche, l’entraîneur des Bretons, s’est confié en exclusivité dans nos colonnes. Les objectifs du CRMHB, le match contre Nantes ou encore la blessure de Corentin Lorvellec, il parle à coeur ouvert. Entretien.

Dans quel état d’esprit êtes-vous avant la reprise du Championnat ?

Il y a de l’impatience qui est liée à la fois à la fin de la préparation, mais aussi à la volonté de reprendre la compétition. On a hâte de pouvoir retrouver du public. On veut vivre une ambiance des grands soirs et ressentir les sensations qu’on avait surement oubliées. Sur un match comme celui de Nantes, on sait bien que jouer à domicile est un ingrédient de plus donc on a envie d’en profiter. On veut retrouver cette communion avec nos supporters pour essayer de mettre en difficulté cette équipe. 

Je pense que sur l’ensemble de la saison, elle sera meilleure que nous. C’est un club qui peut chatouiller le PSG et les grosses armadas du Championnat. Nantes terminera devant Cesson, mais sur un match, on se dit que tout est possible. On se doit d’être capable de créer un exploit. Les rêves sont aussi faits pour être vécus. On espère avoir au moins les moyens de les déranger un peu et si on sent que la porte s’ouvre, je pense qu’on sera nombreux à vouloir s’y insérer.

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Vous avez terminé 14e la saison dernière, c’est votre deuxième saison avec Cesson dans l’élite, quel est l’objectif pour cette année ?

J’aime avoir de l’ambition sans être prétentieux. Il faut être objectif dans ce qu’on annonce. La place de Cesson n’est pas encore dans le top 6 français, mais on veut gagner plus de respect de la part de nos adversaires lors de chaque rencontre. L’année dernière, nous avions un groupe qui a réussi à se maintenir en étant très stratégique pour pouvoir gagner les matchs à enjeux. 

Cette année, avec la densité de notre effectif, on peut se permettre sur quelques rencontres de rivaliser avec tout le monde et de remporter les matchs qu’il faut gagner, sans pour autant toujours calculer. Chaque équipe devra bien jouer et se donner à fond pour réussir à nous battre. Pour nous, l’objectif numéro 1 est le maintien, mais je ne veux pas me contenter de ça.

Ça rejoint les propos tenus par votre président, Stéphane Clemenceau, qui disait : « On a envie d’effacer cette image de petit poucet »

C’est exactement ça. Nous voulons gagner le respect des autres clubs. Il est plus marqué chez certains de nos concurrents directs, mais il faut que les choses changent. Il faut vraiment qu’on ait cette capacité à mettre de la pression sur nos adversaires pour qu’ils soient toujours à fond. 

« Je pense que le handball moderne fait qu’il faut marquer des buts »

sébastien leriche

Vous avez réussi une très belle préparation (5 victoires en 7 matchs). Comment analyser ces performances ?

Forcément, la préparation a été plutôt positive pour nous. Le seul bémol est la blessure de Corentin (Lorvellec). Rudy Seri n’est pas non plus dans le groupe pour ce match puisqu’il a une petite blessure. Ça fait partie du jeu. Sur l’ensemble, au-delà des résultats, on est là où on voulait être. L’état d’esprit est bon et le travail a été bien fait. 

Ça a été long, mais c’était un des grands axes de cette préparation, car il fallait intégrer sept nouvelles recrues et un nouveau staff autour de moi (Yann Lemaire, entraîneur adjoint). Le premier jour, on avait beaucoup de pain sur la planche. Au final, nous sommes vraiment là où on voulait être avant ce duel contre Nantes. Les deux premiers matchs (perdus) ont aussi été très fondateurs. C’était une prépa bien menée.

Sur quels aspects avez-vous le plus évolué depuis la saison dernière ?

Je pense qu’on est une équipe qui est capable de vite se projeter vers l’avant. On a intégré nos nouveaux ailiers Théophile Caussé et Junior Tuzolana qui sont des gages de valeurs. Défensivement, on est capable de proposer deux schémas défensifs intéressants. C’est vraiment une vraie satisfaction. On est très avancé sur ces deux dispositifs. 

Le plus gros chantier a été l’attaque, car c’est toujours ce qu’il y a de plus difficile à mettre en place avec les recrues. On a stabilisé les choses simples qui ont marché sur la prépa plutôt que de tenter plein de choses. Nous avons construit tout ça step by step. (Cesson a toujours été réputé pour sa défense…) Je ne suis pas là pour faire du Cesson d’il y a 5 ou 10 ans. Je pense que le handball moderne fait qu’il faut marquer des buts. Il faut être présent dans tous les secteurs de jeu.

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7 recrues ont rejoint le club cet été. Qu’est ce que ces joueurs vont pouvoir vous apporter ?

Ce sont tous des francophones mis à part Miguel Espinha qui va vite apprendre le Français. Ce sont des mecs qui sont venus compléter un puzzle. On a été chercher des besoins et des manques handballistiques. Nous voulions des rotations sur les deux ailes, un nouvel arrière droit, un joueur polyvalent et un patron en attaque. On a essayé de compléter notre puzzle pour ne pas avoir de trou dans la raquette. 

Il fallait aussi des joueurs capables de prendre du poids dans le vestiaire. Que ça soit l’animation de jeu, les qualités de vitesse ou l’aspect expérience et leadership, on est vraiment content. On se rend compte aussi qu’au niveau des valeurs humaines de chacun, on ne s’est pas trompé. Et ça nous est cher à Cesson.

« Quand on escalade une montagne, il faut bien cramponner les joueurs »

sébastien leriche

Un petit mot sur l’absence pour six mois de Corentin Lorvellec. Comment compenser ce manque ?

Par le groupe. On n’a pas du tout évoqué le fait de recruter quelqu’un. Nous avons construit un groupe en anticipant ce genre d’évènement. On a des demi-centres spécifiques dont les capacités sont présentes pour prendre cette responsabilité : Robin Molinié, Romain Briffe et Ludwig Appolinaire. On a donc de quoi remplacer Corentin en interne. On lui souhaite de revenir le mieux possible. C’est toujours un coup dur pour un entraîneur de perdre un joueur. Il est jeune et c’est difficile surtout pour lui parce que ça le freine dans sa progression. Mais c’est l’apprentissage de la vie d’un handballeur professionnel. Il faut que ça le rende plus fort et je lui ai dit qu’il fallait qu’il regarde devant.

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Qu’allez-vous dire à vos joueurs pour les motiver pour remporter ce derby ?

Quand on escalade une montagne, il faut bien cramponner les joueurs. Il ne faudra pas regarder Nantes comme des enfants devant un sapin de Noël. On va essayer de se dire comment faire pour les mettre en difficulté. Dans ce contexte là, sur le premier match de la saison, il faut qu’on se libère. Je n’ai pas arrêté de leur dire que si déjà nous on n’y croit pas, ça ne sert à rien de jouer. Je sens dans leurs yeux qu’ils ont cette envie d’aller chatouiller Nantes. On a la capacité de le faire, mais ça dépend aussi des Nantais et de beaucoup de facteurs pendant le match. Il faudra également un petit peu de réussite et de chance.

Un dernier mot sur le public de retour pour un match officiel. En tant qu’entraineur, ça doit aussi vous faire très plaisir…

J’espère que les gens vont se déplacer. Ça va dépendre beaucoup de nous et il faut qu’on arrive à les amener avec nous. Ça va être nouveau pour eux aussi et j’espère qu’ils viendront avec énormément d’envie et après ça sera à nous de réussir un beau match. On espère vivre un bon moment tous ensemble et sentir ce genre d’émotions après plus d’un an sans public.

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