Le week-end dernier, notre ambassadrice Camille Prigent a décroché une magnifique deuxième place lors de la dernière manche de Coupe du monde à La Seu en Espagne. Pour Ti Sport, la Rennaise est revenue sur ses performances récentes et sa très belle progression.
Comment jugez-vous votre saison ?
Je suis plutôt très contente. Le rendez-vous important, c’était les Championnats du monde à Augsbourg. J’ai répondu présente en accédant à la finale et en faisant une bonne manche même si cela n’a pas suffi pour monter sur le podium. Il restait encore quelques secondes à grappiller pour aller chercher les meilleurs, mais ça reste une très bonne performance dont je suis satisfaite.
Après j’ai réussi à obtenir deux médailles en Coupe du monde à Prague et à Seu. Et malgré mon impasse sur une manche, j’ai réussi à terminer 4e au classement général des cinq courses. Après il y a deux leaders en kayak dames : Ricarda Funk et Jessica Fox. Quand elles font leurs courses, elles sont encore devant moi. Je suis donc motivée pour aller m’entraîner fort afin de justement me rapprocher de ces deux filles.
« J’ai découvert des clés qui m’aident à aborder les finales différemment »
Camille Prigent
Avez-vous eu l’impression de vous aguerrir en tant que kayakiste ?
La saison passée, je ne parvenais pas à concrétiser en finale et cette année je pense avoir progressé en ce sens. J’ai beaucoup mieux réussi à exprimer mon juste niveau. J’ai passé plusieurs caps tout au long de l’année aussi bien techniquement que physiquement. J’ai aussi travaillé avec une préparatrice mentale et ça commence à vraiment porter ses fruits. J’ai découvert des clés qui m’aident à aborder les finales différemment. Et enfin, cette année, j’étais déchargé de mon travail en tant que professeur d’EPS donc j’ai pu consacrer tout mon temps à l’entraînement ce qui fait une grosse différence.
Malgré votre titre par équipe, que retenez-vous de votre prestation en individuelle lors des derniers Championnats d’Europe ?
Aux Europe je n’ai pas vraiment été au niveau, après je pense que l’on n’a pas vraiment bien préparé cette course. On s’est entraîné seulement quelques jours avant le début de la compétition sur les bassins alors qu’il y a des équipes qui sont venues faire des stages en amont pour prendre des marques. Pour nous les Championnats d’Europe arrivent souvent rapidement après la sélection et ce n’est jamais vraiment le centre de notre préparation. J’aurais pu malgré tout faire de belles choses même si ce n’est pas l’échéance que j’avais dans le viseur.
«(ces prochains jours), je vais essayer de faire autre chose que du kayak, voir ma famille, rentrer en Bretagne »
Vous avez ensuite terminé au pied du podium lors des Championnats du monde (4e). Comment avez-vous vécu ce résultat ?
C’était une sensation bizarre, j’étais assez partagée. En arrivant, j’étais contente de ma manche même si je savais que j’avais perdu du temps sur la fin du parcours. J’ai ensuite attendu les meilleures qui se sont élancées après moi et elles ont toutes étaient au rendez-vous. Je suis forcément un peu déçue de ne pas être montée sur le podium, mais j’ai réussi à livrer mon maximum.
Après cette course, je me suis dit qu’il fallait que j’élève un peu mon niveau moyen, car même avec des erreurs, mes concurrentes sont capables d’être devant moi. Ça reste hyper positif pour la suite. C’était une étape qui m’a permis de voir où je me situais et de définir les pistes de travail pour la suite.
Quelles sont vos prochaines échéances ?
C’est un peu particulier, j’ai une semaine assez tranquille où notre entraîneur nous a dit que l’on pouvait faire ce que l’on voulait. On a encore deux compétitions, la première à Londres dans deux semaines et la seconde à Paris. À Londres, la course se déroulera sur le bassin des Mondiaux de l’an prochain et c’est intéressant de déjà courir là-bas pour avoir des repères. À Paris, la course aura lieu à Vaires-sur-Marne le dernier week-end de septembre. Il s’agit de mon bassin d’entraînement et ce sera aussi celui utilisé lors des Jeux olympiques de Paris 2024.
Pour moi la saison 2022 est finie, mais ce sont néanmoins des courses au cours desquelles je vais avoir à cœur de prendre des marques pour la suite. Mais vu que l’on sort de deux semaines de Coupe du monde, il y a quand même une petite coupure en ce moment. Je vais essayer de faire un peu autre chose que du kayak, voir ma famille, rentrer en Bretagne et peut-être naviguer un peu pour garder des sensations en bateau.
« Paris 2024 est toujours dans un coin de ma tête »
Vous devez aussi souvent penser aux prochains Jeux olympiques ?
C’est vrai que Paris 2024 est toujours dans un coin de ma tête. Quand je vois que je me rapproche des meilleures, ça me pousse à me surpasser encore plus en préparation. D’un autre côté, les JO vont arriver très vite. Mais j’essaie de m’améliorer au maximum pour être la leader des Bleues en 2024 d’autant plus qu’il n’y aura la place que pour une Française à Paris. Il faudra donc être la meilleure au moment des sélections.
Et avant ça, pouvez-vous nous annoncer vos objectifs pour 2023 ?
Je pense qu’une nouvelle fois le rendez-vous principal sera les Championnats du monde à Londres. Ce sera sur cette compétition que l’on pourra décrocher les quotas en vue des Jeux olympiques et aussi obtenir des bonus pour la sélection. La préparation va donc être organisée autour de cette course.
Bien sûr, il y aura aussi des sous-objectifs comme les Championnats de France Elite ou encore une victoire en Coupe du monde. La saison dernière je cherchais à monter sur les podiums. Cette année je vais essayer d’obtenir des médailles d’or. Cela montrerait que j’ai vraiment changé de dimension.