Deux semaines après avoir remporté le classement général de la Coupe du monde pour la première fois de sa carrière, Nicolas Gestin est revenue dans nos colonnes sur ce moment chargé en émotions. Entretien exclusif.
Nicolas, comment t’es-tu senti au départ de la finale à La Seu, dernière étape de la Coupe du monde ?
J’étais prêt et curieux. J’avais à cœur de me reprendre après les Championnats du monde où j’avais couru de manière frustrante sans réussir à m’engager pleinement. Sur les deux dernières Coupes du monde j’ai essayé d’enlever des craintes qui me gênaient les jours de course. J’ai donc mis en place plusieurs choses notamment dans le domaine de la préparation physique et mentale, et grâce à cela, au départ en Espagne je me sentais vraiment à 110%.
Tu as donc remporté cette dernière étape ainsi que le général de la Coupe du monde. Raconte-nous ces émotions incroyables…
Je suis très heureux. Cette victoire vient récompenser ma saison qui a été plutôt bonne. L’objectif pour moi était d’apprendre à gagner chez les seniors. Je suis parvenu à le faire d’entrée de jeu sur la deuxième manche de Coupe du monde à Cracovie. Pour moi céiste et passionné de canoë depuis depuis petit, j’ai toujours rêvé de remporter le classement général. Même si c’est vrai que ça arrive plus tôt que prévu dans ma carrière.
« Je vais chercher à prendre des marques sur les bassins de Londres et Paris »
Nicolas Gestin
Tu as aussi vécu un moment plus délicat lors des Mondiaux. Comment as-tu vécu ce moment plus compliqué ?
C’est une déception dans le sens où je passe à côté de ma demi-finale (11e). Je n’étais pas loin et ça s’est joué à rien. Si j’avais réussi à atteindre la finale, j’aurais pu dresser un bilan de ma saison totalement différent. Mais je ne suis pas bien rentré dans ma course en commettant une erreur technique dès le début qui m’a lourdement pénalisé.
Et maintenant, quelles sont vos prochaines échéances ?
J’ai coupé un petit peu début août, ce qui m’a permis de rentrer en Bretagne pour me ressourcer. Mais je suis malgré tout en cycle de reprise parce qu’il me reste encore des compétitions de préparation pour la saison 2022–2023. Il n’y a pas d’objectif de résultat, mais je vais chercher à prendre des marques sur les bassins de Londres et Paris qui accueilleront respectivement les Championnats du monde et les Jeux olympiques. Ce sera aussi l’occasion d’essayer du nouveau matériel.
« Je veux avant tout me faire plaisir en variant les activités et en découvrant des choses »
Sur quels axes de progression allez-vous travailler ?
Depuis deux ans j’essaie de varier énormément ma préparation. L’objectif étant de répondre présent le jour J. L’idée est de continuer dans les domaines que j’ai pu découvrir cette année. Je veux avant tout me faire plaisir en variant les activités et en découvrant des choses.
Avez-vous des objectifs encore plus ambitieux pour la saison prochaine ?
Déjà il y a une case qu’il faut cocher et qui ne va pas être simple avec les sélections pour l’équipe de France. C’est toujours la bataille donc ça va être la première chose à préparer. Et derrière on va dire que ça va se définir en fonction des règles de sélections olympiques que l’on ne connaît pas aujourd’hui. S’il faut marquer des points lors des Championnats du monde, je préparerai alors cette compétition en priorité.
Mais on va quand même dire que l’objectif pour l’année prochaine ce sera la qualification pour les Jeux olympiques. Le classement général de la Coupe du monde passera au second plan. J’y participerais pour prendre des repères, mais ce n’est même pas sûr que je sois sur toutes les courses.