Quilian Koch s’est exprimé au micro de Ti Sport au sujet de sa très belle saison en kayak. Médaillé aux Championnats de France, d’Europe et en Coupe du monde, le Breton a fait parler de lui tout au long de l’année. Interview exclusive de ce grand champion !

Quilian, peux-tu nous raconter ton parcours sportif ?

J’ai commencé le kayak à l’âge de 8 ans parce que j’aimais beaucoup le sport et que je voulais découvrir une discipline en plein air. C’était l’été où il y avait les Jeux olympiques de Pékin (2008). Je regardais le slalom et la course en ligne à la télévision et ça m’a donné envie d’être kayakiste. Il y avait un club en bas de chez moi ce qui me permettait d’aller tous les jours naviguer. 

Ce sport m’a directement plu avec notamment le fait d’être dans la nature. C’était également un milieu où l’on pouvait aussi bien s’exprimer en force qu’en endurance tout en jouant. Quand j’étais petit, j’aimais combiner l’effort physique et le fait de m’amuser avec l’activité.

Quelles sont tes principales qualités sur un bateau ?

J’ai des qualités d’adaptation aux autres qui me permettent de rapidement me mettre au niveau. Je pense aussi que mon rapport poids/puissance est très intéressant, car je suis quand même quelqu’un d’assez petit et donc léger. Mais j’ai quand même un gros volume musculaire qui me permet de forcer fort et de bien faire avancer le bateau.

« Maintenant, je me sens apte en finale pour donner mon maximum »

Quilian Koch

Sur quels axes as-tu progressé cette saison ?

Je me suis mis dans une dynamique pour devenir un très bon équipier. J’ai fait beaucoup de K2 tout au long de l’année avec Guillaume Le Floch qui est aussi dans le bateau en K4. On a bien travaillé ensemble pour prendre des repères et devenir les meilleurs équipiers possibles. J’ai bien pris mes marques et j’ai progressé aussi mentalement au niveau de ma posture au niveau international. Maintenant, je me sens apte en finale pour donner mon maximum. Je pense avoir appris à courir des finales.

Tu as vécu une année 2022 riche en émotions. Que retiens-tu de celle-ci ?

Je pense avoir réalisé ma meilleure saison depuis mes débuts. J’ai réussi à entrer en équipe de France Sénior ce qui était l’un de mes objectifs. Avec le K4, on s’était aussi fixé comme but de faire des tops 6 puisque l’on ne pensait pas obtenir des médailles. Mais au final, ça a été au-delà de nos espérances puisqu’on a terminé sur le podium de la Coupe du monde de Poznań. Cette troisième place m’a permis de me mettre en confiance et de me dire que les premières places étaient accessibles. 

On a un bateau qui marche et on travaille bien ensemble ce qui nous permet de jouer avec les meilleurs. J’étais peut-être un peu jeune au début, c’était particulier d’évoluer contre des athlètes médaillés aux Jeux olympiques, mais je me suis rendu compte que je pouvais moi aussi le faire avec notre équipage. Les étapes de Coupe du monde m’ont donc permis de prendre du galon. 

Après aux Championnats du monde on termine sixièmes après une course à notre niveau qui était plutôt bonne. Mais on n’a pas eu la petite folie qui nous aurait permis de viser plus haut. Le K4 sur 500m est une discipline tellement dense que les écarts à l’arrivée sont très réduits. Tu peux à la fois faire un podium ou finir sixième en une fraction de seconde. La moindre petite imperfection peut donc être fatale.

Les Championnats d’Europe ? « C’était un très bon moment »

Peux-tu nous dire un mot sur les Championnats de France qui se sont bien déroulés pour toi ?

C’était dur se plonger dans cette compétition, car je sortais d’un stage intensif et j’étais très fatigué. D’habitude j’arrive toujours affûté donc c’était un peu frustrant. Je n’étais pas au top de ma forme, mais j’ai malgré tout réussi à remporter le 500m U23. 

Sur le 200m, je fais une finale où je rate mon départ en tapant le sabot. Je remonte quand même tout au long de la course pour aller chercher une troisième place. Le bilan était donc plutôt satisfaisant pour moi puisque j’ai réussi à prouver une nouvelle fois ma place en catégorie jeune.

Tu es aussi montée sur le podium en K4 (avec Maxime Beaumont, Guillaume Burger et Guillaume Le Floch) lors des Championnats d’Europe

On avait à cœur de réussir lors de cette compétition européenne en faisant la meilleure performance possible. On est parvenu à aller chercher la médaille de bronze. Les Allemands se sont détachés dans les 500 derniers mètres et lorsque l’on a franchi la ligne on n’avait aucune idée de notre classement final. 

Je pensais que l’on était encore sixième et on a appris que l’on était troisième grâce à la photo-finish. C’était un très bon moment. On se disait que l’on avait fait une bonne course, mais on ne savait pas si on devait être content, car le classement influence quand même énormément notre ressenti sur la course.

« L’objectif est de continuer à progresser sans me blesser »

Votre quatuor en K4 commence à vraiment prendre ses marques. Quels sont vos objectifs pour la suite ?

Aujourd’hui, c’est encore compliqué de se projeter parce que la Fédération n’a pas encore sorti les modalités de sélection pour l’année prochaine. On ne sait pas si le K4 va rester le même ou s’il va falloir se requalifier. Dans l’idée en tout cas, on aura beaucoup de stages et on va créer un groupe de huit athlètes français pour mettre toutes les chances de notre côté.

Paris 2024 doit-être aussi dans un coin de ta tête ?

Si je suis sélectionné pour les JO de Paris, ça sera ma première olympiade, mais je n’irais pas pour tant pour prendre des repères. Si j’y vais, c’est pour essayer d’obtenir une médaille même si j’ai encore du temps derrière pour me rattraper si besoin.

Que peut-on te souhaiter désormais ?

De continuer à progresser sans me blesser parce que ce n’est jamais quelque chose de linéaire.

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