Pour sa deuxième participation à la Route du Rhum, Morgane Ursault-Poupon souhaite défendre des valeurs qui lui sont chères. Ti Sport est parti à sa rencontre.
Tu avais terminé à la 27e place en 2018. Pour ta deuxième participation, quelles sont tes ambitions ?
L’objectif déjà est d’arriver jusqu’en Guadeloupe. L’avantage, c’est que j’ai un bateau assez vieux puisqu’il a traversé une vingtaine de fois l’Atlantique. L’inconvénient, c’est qu’il navigue sept nœuds moins vite que les bateaux récents. Si je parviens à faire une nouvelle fois 27e, et donc à faire aussi bien que lors de ma première participation, ça sera déjà incroyable.
Mais je vais aussi chercher à prendre du plaisir. J’aime beaucoup être seule au large sur mon bateau. Il y aura évidemment des moments durs, mais on sait à quoi s’attendre quand on prend le départ d’une Route du Rhum. Je commencerais à apprécier lorsque j’arriverais aux latitudes plus chaudes après les Canaries, au niveau des alizés.
« À partir du moment où une femme veut construire une famille, cela conditionne vraiment son engagement et sa vie professionnelle au niveau de la course au large »
Morgane Ursault-Poupon
Seulement 7 femmes seront présentes cette année sur la course. Quel est ton avis sur ce chiffre ?
C’est un vrai sujet, je pense qu’il mériterait une thèse pour pouvoir y répondre plus précisément. Mais c’est vrai que la Route du Rhum n’est pas représentative de l’implication des femmes dans le milieu de la course au large. On voit d’autres courses avec d’autres catégories comme la mini 6.50 ou même la classe Figaro dans lesquelles le pourcentage de participation des femmes est plus important.
Je pense qu’il y a une question d’âge, de vie de famille et de maternité qui est aussi évidente pour moi. À partir du moment où une femme veut construire une famille, cela conditionne vraiment son engagement et sa vie professionnelle au niveau de la course au large.
« On a la chance nous en tant que marin de pouvoir passer des messages forts »
En tant qu’amoureuse de la mer et fervente défenseuse de l’environnement, que ressens-tu lorsque tu navigues ?
C’est vrai que j’envisage ma vie essentiellement sur l’eau, que ça soit en course, en voyage ou en expédition. Je ne sais pas de quoi sera fait mon avenir, je n’ai pas de plan de carrière bien tracé. J’avance au fur et à mesure des opportunités, de mes coups de cœur, de mes passions. J’ai envie de continuer à me battre pour la protection des océans et de la planète en général.
On a la chance nous en tant que marin de pouvoir passer des messages forts, de pouvoir interagir avec des dirigeants et des chefs d’entreprise pour construire des projets avec des actions concrètes. Aujourd’hui, mon bateau s’appelle « Médecins du monde », c’est une chance pour moi de pouvoir donner de la visibilité à une association qui se bat sur le terrain. Et j’aimerais dans l’avenir être encore plus active.