Installé au CEP Lorient depuis sept saisons, Philippe Maucourant avait abordé la belle saison du CEP dans nos colonnes. Cette fois, il revient sur cette longévité rare, son avenir de coach et le futur du club breton.
Il est connu comme le loup blanc du côté de Lorient. Depuis son arrivée en 2015, le coach français a connu la montée en NM1 avec le CEP et espère mener ses hommes vers la Pro B le plus rapidement possible. Une volonté toujours d’actualité au vu de la belle saison du club breton. Et pour comprendre pourquoi le projet lorientais marche aussi bien ces dernières années, il faut découvrir la personnalité qui se cache derrière Philippe Maucourant. Entretien.
Philippe, vous êtes à la tête du CEP depuis sept saisons. C’est primordial pour vous de s’installer dans la durée à la tête d’une équipe ?
C’est fondamental. J’en suis relativement fier et heureux parce que c’est très compliqué. La moyenne c’est deux ans par club et j’arrive à faire plus du double dans chacune de mes expériences (ndlr. il a coaché 5 ans à Cognac et Épinal et pendant de longues années à Limoges).
J’estime que l’on ne peut franchir les étapes que par le temps. On ne peut pas les franchir virtuellement ou sur une ou deux saisons. C’est là qu’on voit la qualité des gens. Sur le long terme, il faut arriver à faire avancer les structures, montrer qu’on est fiable, stable et cohérent dans les comportements humains. Et c’est ça le plus important. À court terme, tout le monde est beau et fort, c’est facile.
Il y a un autre aspect qui rentre en compte. Je ne suis pas quelqu’un d’égocentrique. J’ai une famille autour de moi et je ne vis pas au-dessus d’elle, au contraire, je vis avec elle. Je pense que c’est un élément déterminant dans le bien-être de ma profession.
Un départ du CEP n’est donc pas d’actualité ?
J’envisage déjà de terminer la saison. Des envies, on en a toujours plein, mais je sais que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. Je commence à vieillir, je deviens mature donc je ne pars pas pour n’importe quoi, ça ne m’intéresse pas. Et puis je ne me pose pas ces questions. Je suis embarqué dans un projet passionnant avec une équipe passionnante donc je suis très concentré sur la mission qui est la mienne : terminer de la meilleure des façons cette belle saison.
Craignez-vous de perdre certains de vos meilleurs éléments à l’issue de cette saison ?
D’abord, les joueurs peuvent ressentir les mêmes choses que moi. Vers 30 ans, ils ont bougé tous les ans et il se peut qu’après avoir trouvé un endroit fiable, ils aient envie de s’inscrire dans la durée. Dans notre recrutement, on a fait venir des joueurs comme Ibrahim Djambo (meilleur marqueur du CEP cette saison) qui ne sont pas venus là juste pour soigner leurs statistiques, mais bien pour faire partie d’un projet.
Si on dit qu’il est de qualité, c’est que l’on a les moyens de nos ambitions. Et justement, on est capable d’écraser la concurrence d’un point de vue économique, tout bêtement. On a les arguments pour conserver les joueurs qu’on voudrait garder et ceux qui aimeraient poursuivre avec nous.