Les trois villes bretonnes ont annoncé récemment avoir choisi de ne pas diffuser sur écran géant la prochaine Coupe du monde de football. Ces décisions font suite au choix de plusieurs autres grandes municipalités de boycotter cette compétition que beaucoup qualifient de honte pour les Droits de l’Homme.
Le 20 novembre prochain débutera ce qui est peut-être déjà l’évènement sportif le plus controversé de l’Histoire, la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Depuis plusieurs jours, les annonces de boycott se multiplient à travers la France, un mouvement lancé par la maire de Lille Martine Aubry qui a été la première à prendre la décision de ne pas diffuser les matchs des Bleus sur écran géant. Après cette annonce forte, presque toutes les grandes villes françaises ont choisi de suivre cette action, y compris celles basées en Bretagne. On trouve deux principales raisons étroitement liées à ces protestations soudaines.
Le Qatar, des actions et une politique qui posent problème
Depuis plusieurs mois, des informations choquantes sortent régulièrement sur l’organisation de l’évènement et le traitement des ouvriers. Plusieurs sources sérieuses ont révélé que des milliers d’ouvriers avaient trouvé la mort sur les chantiers des différents stades. Il a aussi été montré que les conditions de travail étaient abominables et que les travailleurs étaient pour la plupart des immigrés de pays limitrophes, payés à très faible coup. Si l’État qatari a annoncé avoir pris des mesures pour éviter de nouveaux morts et améliorer les conditions de travail, personne ne veut passer l’éponge si facilement.
Ce qui dérange aussi, c’est l’impact écologique causé par ce tournoi. La construction d’une dizaine de stades, tous entièrement climatisés, représente une énorme dépense énergétique et une catastrophe pour l’environnement. Comme si cela ne suffisait pas, le Qatar a mis en place des avions-navettes avec ses pays voisins pour la période de la Coupe du monde, on parle de près de 200 vols quotidiens. Dans une période où la sauvegarde de la planète est un sujet essentiel et important, de tels agissements ne sont pas sans conséquences et de nombreux pays, club et sélections s’engagent contre ces agissements.
« Organiser la Coupe du monde 2022 au Qatar n’a pas de sens, au regard de l’urgence climatique et des nombreuses atteintes aux droits humains, notamment des milliers de victimes. À Rennes, nous n’installerons pas d’écran géant pour retransmettre les matches », Frédéric Bourcier, élu en charge des Sports à Rennes
Les économies d’énergie, un facteur qui compte
L’organisation désastreuse de l’évènement par le Qatar n’est pas le seul facteur qui a conduit notamment Brest, Rennes et Lorient à renoncer aux écrans géants. À l’heure où les prix de l’énergie s’envolent et où l’État demande des efforts à grande échelle, l’installation de tels dispositifs électriques sonnerait comme une aberration.
Qu’en pense notre team BZH ?
Pour la plupart des Bretons, cette décision est logique et censée. Beaucoup reconnaissent cette action comme une bonne chose et ne se plaignent pas du choix de leurs villes respectives. Il faut aussi reconnaitre que l’évènement étant en plein hiver, l’engouement est moins fort qu’en plein été. On peut évidemment se demander qui irait regarder un match dehors en plein mois de décembre, surtout quand on connaît la météo capricieuse que peut nous offrir notre Bretagne…
Si la majorité comprend le geste, certains soulèvent aussi un point important, la date tardive de cette action. Agir ainsi revient en quelque sorte à punir les supporters pour les agissements du Qatar et de la FIFA. La candidature du Qatar a été approuvée en 2010 et personne ne pouvait croire qu’un pays sans grands stades dans lequel il fait autour des 40 degrés l’hiver présenterait un bilan écologique correct.
La question suivante est donc posée : pourquoi n’agir que maintenant ? Ces boycotts sont de bonnes choses et montrent le désaccord du monde avec les actions des Qataris, mais cette du monde aura bien lieu, les stades sont construits et les ouvriers déjà morts. Certains ressentent donc une certaine hypocrisie du gouvernement et des villes qui semblent montrer leur mécontentement un peu tard, à un moment où plus rien ne peut changer. Hormis le fait de boycotter !