Laura Saliou vient de vivre un mois d’octobre riche en émotions en devenant successivement vice-championne d’Europe avec Acigné et avec l’équipe de France. Et ce week-end, avec le club breton, elle va tenter de remporter le titre national.
Elle est toujours à 200 à l’heure ! Laura Saliou alterne entre son alternance justement dans une agence immobilière, ses cours à l’école, ses entrainements avec Acigné, les compétitions en clubs et aussi avec l’équipe de France. De quoi forcément un petit peu fatiguer cette ambassadrice du kayak polo : « la saison commence à être vraiment longue. On est toutes sur les rotules ». La faute a une année particulière en raison de l’épidémie de coronavirus et à un enchaînement club/sélection fatiguant pour les joueuses. Mais cette actualité bien remplie a permis à Laura de remporter deux médailles d’argent en à peine dix jours. Même si la Bretonne espérait ramener le plus beau des métaux.
Laura Saliou, des rêves plein la tête
Cette grande travailleuse, capable de jouer à la fois avec Acigné, mais aussi avec Alberche en Espagne et même bientôt peut-être avec une équipe allemande (oui, oui c’est possible !), veut encore élever son niveau de jeu. Si elle a déjà dans un coin de la tête les Championnats du monde 2022 qui auront lieu en France, Laura est focus sur ce week-end et les playoffs du Championnat de France qui ont lieu à Montpellier.
Un an après avoir terminé deuxième avec Acigné derrière Avranches, elle espère que l’heure de la revanche a sonné. Pour cela, il faudra encore une fois congédier le sort face aux Normandes, qui les ont battues aussi en finale de la Coupe d’Europe des clubs. Laura Saliou s’est confiée sur sa riche actualité. Toujours avec le sourire et surtout l’envie de tout gagner. Entretien exclusif.
Laura, tu as terminé vice-championne d’Europe des clubs avec Acigné. Raconte nous cette finale perdue au finish face à Avranches.
On a réalisé un match plein qui s’est joué dans les 20 dernières secondes. A ce moment-là, il y a 2–2, mais on prend un but qui nous coute la victoire. C’est ensuite difficile de remarquer pour arracher la prolongation. C’était une finale très serrée face à une équipe d’Avranches qu’on connait par cœur. On savait ce qu’on devait faire et il y a en plus une vraie rivalité. Tout s’est joué au mental et malheureusement on a fini par perdre.
Avec Avranches, vous ne vous lâchez plus…
C’est vrai que cette finale entre deux clubs français était intéressante à vivre. Toutes les joueuses des deux équipes sont en sélection équipe de France. On affronte Avranches tous les ans en Championnat. On était moins dans l’inconnu en disputant cette finale face aux Normandes. Au niveau de nos confrontations, on a terminé vice-championnes de France derrière Avranches avant de connaître le même résultat en Coupe d’Europe des clubs.
A l’inverse, quand on affronte les équipes européennes, qu’on connait moins bien, on a toujours le couteau entre les dents pour montrer qu’on est plus fortes. À titre de comparaison, les Allemandes sont tenaces avec ses bons gabarits, les Espagnoles ont un Championnat moins relevé.
Comment juges-tu l’évolution d’Acigné sur la scène nationale et européenne ?
Ça faisait depuis 2009 que notre N1 dames ne s’était pas qualifiée dans les deux meilleures équipes françaises pour la Coupe d’Europe des clubs. J’évolue à ce niveau depuis 2017 et de grandes joueuses sont parties du Championnat de France pour arrêter leurs carrières. A Acigné, on est la seule équipe féminine à s’entrainer deux fois par semaine ensemble sur l’eau. C’est une vraie force pour nous.
Il y a aussi le fait qu’avec Avranches et le CD Calvados, nous sommes les trois seules équipes à avoir un coach au bord de l’eau et sur les compétitions. Tous ces petits détails font la différence sachant qu’on a des joueuses qui ont été en équipe de France et cela nous a permis de progresser. Deux Normandes ont aussi récemment rejoint l’équipe. On a franchi un vrai cap !
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Tu as aussi été vice-championne d’Europe avec l’équipe de France. Tout avait pourtant très mal commencé…
Cette année, on avait vraiment le couteau entre les dents après une saison 2020 raccourcie pour les raisons qu’on connait. On est arrivées en Italie à Catane pour la compétition et c’était un truc de malade ! A la veille de notre entrée en lice, il y a eu une tornade. Tout le site était ravagé, c’était apocalyptique. On pensait que les Championnats d’Europe allaient être annulés, mais finalement ils ont bien eu lieu. Tout le monde a fait preuve de cohésion pour pouvoir disputer cette compétition. La phase de poule s’est bien passée pour nous et on a réussi à se qualifier pour les demi-finales.
Que retiens-tu de cette compétition ?
On a retrouvé en demi l’Angleterre, contre qui on avait perdu en 2019. Cette fois nous l’avons emporté 6–1 et c’était juste incroyable de pouvoir disputer une finale européenne. Cela faisait depuis 2015 que les U21 de l’équipe de France n’avaient pas atteint ce niveau. En finale, on a de nouveau affronté l’Allemagne, une sélection contre qui on avait été solides en poules. Mais les Allemandes sont au top depuis près de dix ans et elles enchaînent les victoires. On perd malheureusement 2–1 donc cela ne s’est pas joué à grand chose. C’était très frustrant.
Est-ce que tu as quand même réussi à savourer cette médaille d’argent ?
Après notre défaite en finale, on s’est toutes réunies en cercle. Les anciennes ont parlé et nous ont remercié de pouvoir finir sur une bonne note. On termine quand même vice-championnes d’Europe ! J’étais à la fois heureuse de gagner cette médaille d’argent, mais j’ai gardé ce match en travers de la gorge. J’ai mis plus d’une semaine avant de voir le positif. On est sous pression, on est ensuite contente d’aller en finale et on s’imagine le meilleur scénario possible, et là on perd de si peu. C’est difficile.
Un dernier mot sur ton grand objectif du week-end : remporter le titre national avec Acigné. Comment appréhendes-tu cette échéance ?
On est vice-championne de France en titre et on veut récupérer le titre ! Nous avons fait beaucoup parler de nous sur la Coupe d’Europe des clubs donc on a forcément à cœur de confirmer notre position de favorites. Mais avant de penser à aller en finale, à gagner ou même à notre potentiel duel face à Avranches, on doit se concentrer sur tous nos matchs pour ne pas perdre le fil.
On a vu lors de la phase retour que si on manque de lucidité, ça peut nous couter le ticket pour la Coupe d’Europe des clubs, mais aussi ce titre de champion de France. L’objectif va être de jouer à fond chaque match et peu importe qui sera en finale, il faudra gagner !
Le classement du Championnat à l’issue de la saison régulière
- Avranches
- Acigné
- Montpellier
- CD Loire Atlantique
- Cesta
- CD Calvados
- Saint Omer (éliminé)
Les deux groupes des playoffs
Groupe 1
CD Loire Atlantique
Cesta
Acigné
Groupe 2
Avranches
Montpellier
Comité Départemental du Calvados